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Le drame du lac Toho continue d’impacter négativement le commerce du poisson dans la localité. Les femmes spécialisées dans la vente et la transformation des produits halieutiques sont les principales victimes.
« Tu amènes du poisson mais tu ne vends rien », se plaint une vendeuse de tilapias, rencontrée cette semaine dans le village d’Azonlinhoué. Cette mévente à laquelle sont confrontées les commerçantes dans la commune est la conséquence de la polémique nourrie à travers les médias et les réseaux sociaux sur le drame du lac Toho avec la mort mystérieuse de milliers de poissons.
Malgré l’incinération par les autorités des poissons morts, les populations continuent de subir les effets de ce drame. La mévente quotidienne empêche les commerçantes de jouir de leurs activités. Dame Aline, vendeuse de poissons, accuse les autorités d’être responsables de leur malheur. « C’est parce qu’on a dit que le poisson n’est pas bon. Ils ont dit que c’est du poisson empoisonné, alors que c’est pas vrai ». Conséquence : « Lorsqu’on amène du poisson, personne n’achète », ajoute-t-elle. Charlote Hounza renchérit : « Les gens racontent que ce sont des poissons morts que nous vendons. Et depuis, les clients ne viennent plus ». Aline Awe soutient que « les poissons morts ont été ramassés et brûlés ». Mais cette mesure est loin de décourager les populations friandes des poissons du lac Toho.
« La substance dont il est question n’est pas venue chez nous. Ces poissons que je suis entrain de frire, je les ai payés ce matin au niveau du lac », témoigne Agathe Agbo. Dame Sodjihoun confie que « si ce sont des poissons empoisonnés, il n’y aurait pas de poissons vivants parmi eux ». Selon elle, « tous ces poissons dont il était question sont déjà morts. On continue toujours d’aller pêcher des poissons vivants », rassure-t-elle.
Une polémique qui perdure
« Nous entendons à la radio qu’il a été interdit de vendre des poissons du lac et qu’ils vont analyser les eaux avant que nous ne reprenions la pêche. Mais jusque-là plus rien », déplore Marceline Adjikou.
Les difficultés rencontrées par les femmes dans les localités de Lokossa et Athiémé sont liées à la polémique sans fin de cette situation du lac Toho. Malgré les assurances de certains, le mal continue de ronger le peuple. Ce mal est singulièrement relatif aux rebondissements relatifs aux diverses contestations des résultats du laboratoire central. Si certains spécialistes soutiennent qu’il faut une contre-expertise pour détecter le mal, les acteurs de la filière piscicole estiment qu’il n’y a pas péril en la demeure. Néanmoins, les populations continuent de se montrer très méfiantes afin d’éviter une probable intoxication alimentaire. Aujourd’hui ce qui est sûr, les femmes des localités riveraines du lac Toho sont les plus touchées par ce drame.
Il faut une nouvelle intervention des autorités pour lever le doute sur la consommation des poissons du lac.
Frappés par les rumeurs d’intoxication alimentaire au Bénin et l’interdit d’exportation vers le Togo, les tilapias du lac Toho sont devenus pour le moment comme des pestiférés.
Giscard AMOUSSOU
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