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C’est la matinée entière de ce samedi 11 novembre 2017 que le Président Patrice Talon a consacrée aux échanges avec les responsables syndicaux du secteur de la santé. Faut-il le rappeler, le secteur est en proie à un mouvement de grève depuis deux mois. Après plusieurs rounds de négociation avec la délégation ministérielle, les lignes ne semblaient pas avoir fondamentalement bougé
La situation préoccupe le Chef de l’Etat, qui, entouré de certains membres de son gouvernement, a décidé de prendre la main en invitant les responsables syndicaux à une séance d’échanges en vue, dira-t-il, de les entendre lui exposer directement les motivations réelles de leur mouvement. Ceci, « pour me permettre, poursuit-il, de comprendre et d’apprécier par moi-même ce mouvement ».
Saluant l’intervention personnelle du Chef de l’Etat qui aura permis d’enregistrer lesdites avancées, les responsables syndicaux vont insister sur les cas de certains de leurs collègues, restés sans salaire depuis 2008 ou 2014. Chose anormale pour le Président de la République, qui rappelle avoir réglé un problème de même nature en ce qui concerne des enseignants ; et qui ne comprend pas que le traitement des dossiers administratifs prenne autant de temps.
Les ayant écoutés attentivement, le Président Patrice Talon a réaffirmé aux grévistes que leurs revendications de primes sont fondées et non négociables. Qu’il s’agit d’un dû, même si cela date de 10 ans. Là-dessus il a rappelé les efforts consentis par son gouvernement depuis 18 mois, pour prendre en compte, nombre de préoccupations du secteur de la santé. Aussi, a-t-il exhorté les grévistes à considérer que, dans le cas présent, la décision du gouvernement de mettre en paiement immédiat le tiers des arriérés de primes, est un signal fort de sa bonne foi.
Visage fermé, le Président Talon, d’une voix âpre et d’un ton sec, a exprimé sa profonde désapprobation de la méthode cavalière des syndicalistes d’aller en grève, au péril de la vie des pauvres citoyens, contre les projets de réformes du système sanitaire du pays
« On ne s’entend peut-être pas sur les modalités de l’intention (…) L’intention est critiquable, mais cela doit-il vous amener à laisser les pauvres personnes mourir ? Je ne suis pas d’accord avec vous et vous n’avez aucune raison d’être suspicieux à ce point », a laissé entendre le Chef de l’Etat.
Après ce sermon, le Président Talon a indiqué la voie de sagesse aux syndicalistes. « Jugez à l’acte et non à l’intention et prenez le temps nécessaire qu’il vous faut pour soumettre vos observations et attendez de voir ce que nous allons en faire », a prodigué le Président Talon aux partenaires sociaux du secteur de la santé du Bénin
Serge LANTEFO/LE GRAND MATIN
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