915 visiteurs en ce moment
En prélude à la rentrée académique 2018-2019 qui aura lieu le 15 octobre prochain, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marie-Odile Attanasso, dans un message adressé aux acteurs de l’université publique, a informé ces derniers des nombreuses mesures prises par le gouvernement du Nouveau Départ pour améliorer les conditions des étudiants et la qualité de la formation.
Les efforts engagés selon le ministre, concernent notamment la gestion des bourses et autres allocations universitaires, le renforcement des intrants du système universitaire, les infrastructures et équipements, la formation et le recrutement d’enseignants.
Marie-Odile Attanasso a rappelé la mise en place d’une plate-forme informatique de gestion des allocations universitaires et leur bancarisation aux fins d’assurer la célérité dans leur traitement et le paiement à bonne date aux étudiants. Une réforme importante devenue réalité depuis la rentrée universitaire 2016-2017. Une autre réforme importante selon le ministre, a consisté en la prise du décret n°2017-155 de mars 2017 pour une amélioration remarquable des pratiques alors en cours. L’application de ce décret, explique le ministre, a conduit à retenir un effectif global de 29 977 allocataires dont 14 197 anciens et 15 780 nouveaux, soit une augmentation de plus de 100% du nombre de bénéficiaires.
Les nouveaux allocataires, poursuit le ministre, sont les nouveaux étudiants qui démarrent la première année d’études à la rentrée universitaire 2018-2019.
La fixation des quotas d’allocations universitaires au titre de cette rentrée et le budget alloué au paiement des allocations au titre de 2018-2019, qui s’élève à 10 milliards de francs CFA, ont produit un boom d’étudiants allocataires béninois, a expliqué Marie-Odile Attanasso.
Par ailleurs, l’augmentation des fonds alloués aux bourses en 2018 a permis d’apurer des arriérés d’allocations sur la période 2015-2017, à hauteur de 14 911 935 889 FCFA. Les allocations de l’année en cours sont assurées à fin août pour 3 346 117 582 FCFA, soit à cette date, 18 258 053 471 FCFA engagés en 2018 au titre des allocations universitaires contre 7,5 milliards de francs en moyenne par an jusqu’en 2015 à la veille de l’avènement du régime du Nouveau Départ, a-t-elle fait savoir.
Concernant la gratuité et les frais d’inscription, le ministre de l’enseignement supérieur rappelle qu’en 2008, en l’absence de toute étude prospective visant à garantir l’équilibre financier des budgets des universités, la suppression des frais d’inscriptions dans les universités publiques a été annoncée. Par la suite, le décret n° 2008-802 du 31 décembre 2008 portant prise en charge par l’Etat, des frais d’inscription des étudiants béninois non boursiers, non secourus et non-salariés dans les universités nationales du Bénin (UNB) a été adopté.
Pis, aucune mesure d’accompagnement n’a été prise pour compenser le déficit occasionné par cette décision. A titre d’exemple, Marie-Odile Attanasso souligne que durant la période de 2013 à 2016, en moyenne 70% des étudiants de l’université d’Abomey-Calavi non boursiers, non secourus et non-salariés, ont bénéficié de la gratuité des droits d’inscription. Mais seulement 40% des besoins de subventions annuelles ont été pris en charge par l’Etat. Une situation qui occasionne chaque année un déficit de financement évalué en moyenne à 2 milliards de francs CFA, regrette-t-elle. Pour compenser ce déficit important, les responsables des Universités publiques ont demandé la réinstauration des frais d’inscription, voire leur augmentation. Mais tenant compte du contexte social national, et en attendant la réflexion prospective sur l’avenir des universités et leur gouvernance, sous l’impulsion du Conseil national de l’éducation dont le processus d’installation est en voie d’achèvement, le gouvernement a retenu que les efforts d’investissements de l’Etat seront maintenus et soutenus, pour améliorer le cadre de vie et d’études des apprenants dans lesdites universités.
Le gouvernement a également décidé de maintenir le statu quo sur les droits d’inscription et de formation dans les universités nationales. Par conséquent, précise le ministre de l’enseignement supérieur, il n’y a ni retour de frais d’inscription, ni augmentation des frais de formation dans les universités nationales au titre de l’année académique 2018-2019.
Pour cela, des subventions seront accordées aux universités nationales dans les mêmes conditions que l’année précédente avec une possibilité d’augmentation, si les demandes exprimées par les rectorats sont justifiées.
Au sujet du renforcement des intrants du système universitaire, Marie-Odile Attanasso rappelle que depuis 2016, l’Etat consacre en moyenne chaque année, 55 milliards de francs CFA contre 38 milliards de francs CFA en 2015 au fonctionnement des universités, de leurs personnels et de programmes d’intervention.
La politique d’allocation des ressources permet, selon le ministre, de mettre en phase la construction d’un système éducatif avec les ambitions économiques du gouvernement. Ainsi, au chapitre des infrastructures et équipements, les efforts entrepris par le gouvernement depuis l’année 2016, se traduisent, entre autres, par la construction et l’équipement d’infrastructures administratives, pédagogiques et de laboratoires au profit des universités nationales d’Abomey-Calavi et de Parakou, de l’université nationale d’agriculture ainsi que du centre universitaire de Sakété ; l’acquisition et la réhabilitation en cours d’un domaine à Ouidah, pour abriter la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg).
S’agissant de la formation et de renforcement de la qualité des ressources humaines, le ministre de l’enseignement supérieur a souligné que pour donner plus d’employabilité aux formations dans les universités, l’Etat a créé de nouvelles filières qui rendront les étudiants directement employables à la fin d’une formation courte de 2 ans.
Outre cette innovation, poursuit le ministre, de nombreuses réformes ont été menées. A titre indicatif, elle a cité la création de l’institut national supérieur des classes préparatoires aux études d’ingénieurs (Inspei) ; la création des Instituts universitaires d’enseignement professionnel (Iuep) dont 08 domaines de métiers ont été retenus par le Conseil des ministres (l’agriculture, du tourisme, des bâtiments, des travaux publics, du textile, l’art et la culture, la vente et le commerce, la maintenance des véhicules) ; l’organisation des examens nationaux de Licence et de Master au niveau des établissements privés d’enseignement supérieur. Ces réformes concernent aussi l’organisation des travaux de la sélection des nouveaux bacheliers qui valorise la compétence et assure l’équité et la réorganisation du système d’attribution des bourses pour tenir compte des besoins en formation de l’économie nationale et faciliter leur utilisation optimum.
En vue d’améliorer la qualité de la formation et de corriger le ratio enseignants/étudiants, de nombreuses actions ont été menées.
Le gouvernement a fait l’option de doter les universités d’un nombre de suffisant d’enseignants en 5 ans, a informé Marie-Odile Attanasso. Pour cette raison, explique-t-elle, un programme de recrutement de 200 doctorants est engagé pour alimenter les écoles doctorales avec l’espoir que dans 03 ans, les universités publiques du Bénin auront à leur disposition 200 nouveaux assistants.
De plus, une vague de 100 assistants a été sélectionnée en juillet 2018 pour être recrutée pour les 4 universités nationales. Le processus de sélection de 100 nouveaux assistants sur le budget de 2019, est en cours.
Tous ces efforts sont menés dans un contexte où, la prise en compte du volet social est une préoccupation constante du gouvernement et sont fortement salués par les étudiants et l’ensemble des acteurs du monde universitaire.
F. Aubin AHEHEHINNOU