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Des avocats sont montés au créneau ce weekend suite à la mise en détention provisoire de leur cliente Réckya Madougou poursuivie pour financement de terrorisme ainsi que trois autres de ses co-accusés.
Réckya Madougou, ancienne ministre et candidate recalée du parti d’opposition ‘’Les Démocrates’’, est placée en détention provisoire à la prison de Missérété dans la nuit du vendredi 05 mars 2021 suite à des soupçons de financement de terrorisme. Les avocats de l’inculpée relèvent des irrégularités dans la procédure, aux faits incriminés ainsi qu’à la déclaration du procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET).
En conférence de presse, samedi 6 mars 2021, Me Renaud Agbodjo a réfuté les accusations en ces termes : « à aucun moment Madame Réckya Madougou n’a eu contact physique, contact téléphonique, contact visuel avec Monsieur Touré (...). Est-ce qu’une remise de fonds, c’est-à-dire je vous fais un mobile money, suffit pour dire que c’est un acte terroriste ? Je pense que pour le procureur, c’est oui ! Une remise de fonds ne peut jamais être considérée comme un commencement d’exécution ».
Par ailleurs Me Kato Atita a déclaré, dimanche 7 mars 2021, sur l’émission Grand Angle, qu’il s’agit d’une « arrestation politique ». « Elle n’avait jamais reçu de convocation préalablement (…). Nous n’avons pas compris pourquoi on passe à un mandat d’amener directement », a expliqué Me Kato Atita qui a précisé que les qualifications sont sans commune mesure avec les faits. Face à ces griefs, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a réagi, lundi 08 mars 2021. « (…) Le fait d’être en opposition avec la gouvernance de Patrice Talon n’a jamais mis quelqu’un devant la justice (…). Il n’y a pas d’obligation à adresser une convocation au préalable. Ça fait partie des subtilités du code de procédure pénale et cela se comprend. C’est une interpellation, certes spectaculaire (…). Mais cela n’entache pas la régularité de la procédure ni son bien-fondé et sa légitimité. Je ne suis pas d’accord que l’on parle d’opposante parce qu’il n’y a pas d’opposant dans une procédure pénale. Il y a des mis en cause, il y a des gens soupçonnés et il y a des règles pour mener une enquête », a rétorqué Alain Orounla, le porte-parole du gouvernement, dans un entretien accordé à Frissons radio.
M. M.