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M. Florentin Bodou, procureur du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Porto-Novo, a effectué vendredi un déplacement à la prison civile de Missérété pour constater les faits.
« J’ai pu voir qu’il y a un hangar construit par les détenus qu’ils ont incendié. Les sapeurs-pompiers ont été appelés et ils ont pu maîtriser cet incendie », a constaté le procureur Florentin Bodou tout en ajoutant que depuis quelques temps, ces mouvements d’humeur se font répétitifs.
Il a souligné que la prison civile de Missérété comme les autres prisons civiles est régie par des lois. « Les comportements développés se trouvent en porte-à-faux avec la loi et c’est normal que les meneurs soient identifiés et poursuivis », précise le procureur.
Dans le but de comprendre les motifs de leur mouvement, une séance a eu lieu avec les représentants des détenus. « Ils ont expliqué qu’ils ne sont pas d’accord avec certaines réformes mises en place par le nouveau régisseur. Il faut dire que ces réformes sont inspirées par l’insécurité qui règne au sein des prisons civiles notamment celles que gère le parquet de Porto-Novo. Nous enregistrons et les procédures sont encore pendantes pour certaines devant les juridictions », a déclaré le procureur.
Selon le procureur Bodou, les auteurs sont poursuivis souvent pour trafic de chanvre indien. « Jusque-là, nous ne savons comment ces produits prohibés entrent dans les prisons », a-t-il signalé.
Plusieurs réformes ont été mises en place dans le but d’éradiquer ces genres de pratique. Parmi les mesures instaurées, il y a le contrôle de la quantité de produits vivriers à introduire dans les prisons civiles.
« (...) il est revenu que c’est en faisant entrer les produits vivriers qu’on y insère les produits prohibés. Donc ces réformes gênent et dérangent des intérêts. C’est ce qui explique en partie ce qui s’est passé », renseigne le procureur.
Selon lui, les détenus réclament entre autres que la carte d’identité exigée à l’entrée de la prison civile soit revue. « Ils estiment que leurs parents viennent des villages et ils ne sont pas détenteurs de carte d’identité ni de carte Lépi. Mais au cours de la séance, il a été révélé que cette interdiction n’est pas appliquée de façon rigoureuse. Si vous déclarez à l’arrivée que vous n’avez pas de carte, il suffit d’aller vous faire identifier au niveau de l’administration pénitentiaire et on vous permet d’aller rendre visite aux détenus », a-t-il expliqué.
Le processus de règlement de ce mouvement d’humeur est fait selon le procureur Florentin Bodou de façon méthodique. Cinq responsables des détenus ont été désignés pour siéger au sein du comité qui va se pencher sur la liste de revendications soumises. Aussi, ont-ils en leur possession le décret 73-293 du 15 septembre 1973 portant régime pénitentiaire et le règlement intérieur qui régit la prison civile de Missérété.
A en croire le procureur, ils doivent en prendre connaissance, « pour enrichir les débats et faire des propositions dans le sens de l’amélioration de leur conditions de détention ».
Akpédjé AYOSSO
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