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La situation de non-paiement de salaire aux ouvriers sur le chantier de construction de logements sociaux à Ouèdo, dans la commune d’Abomey-Calavi perdure avec l’entreprise PNHG. Un groupe d’ouvriers a pris d’assaut la base de vie de l’entreprise dans la matinée de ce lundi 20 janvier 2025, scandant des slogans hostiles à l’endroit des responsables de l’entreprise.
Ce lundi 20 janvier 2025 aux environs de 10h, une équipe de 24 HEURES AU BENIN débarque à la base de vie de l’entreprise PNHG, l’une des entreprises en charge de l’exécution des travaux de construction de 20 000 logements sociaux à Ouèdo, dans la commune d’Abomey-Calavi. A quelques mètres de la base de l’entreprise, un groupe de jeunes ouvriers attendent sous le hangar d’une revendeuse de repas. Après quelques minutes d’attente, le groupe composé d’une vingtaine de manifestants, se dirige vers le portail d’entrée de la base avec des branchages en main. A l’entrée, le vigile au poste essaie de les contenir, mais n’y parvient pas. « PN héélou wé », scandent-ils exhortant le directeur général à sortir pour les écouter. Cette ambiance qui n’est pas celle des jours ordinaires attire aussitôt l’attention du personnel au bureau. Quelques-uns se mettent dans la cour pour observer la scène qui, visiblement ne surprend. C’est des ouvriers sans salaire qui se manifestent.
Et s’agissant de salaires impayés, des efforts ont été faits. « Jusqu’en décembre dernier, il y avait effectivement des situations d’arriérés des salaires, 6 mois et 8 mois pour certains. Mais à fin décembre, on a régularisé les arriérés de salaire et tout le personnel PN n’a que deux mois d’arriérés de salaire à la date de ce jour », confie le directeur administratif et financier (DAF) de la filiale Bénin de PNHG. Suivant les explications de Carlos SEMANOU, les responsables de l’entreprise ont discuté avec leurs collaborateurs qui ont compris la situation et salué les efforts faits jusque-là. « Pour l’instant, il n’y a plus de boude, il n’y a plus de revendication par rapport aux salaires », a-t-il ajouté remettant en cause le mouvement des jeunes manifestants. Le problème de non-paiement de salaire que connait l’entreprise d’après lui, est liée à une « situation de trésorerie tendue », et connue de tout le monde. « En dehors des contractuels qui sont payés de façon mensuelle, il y a les tacherons que nous employons et qui sont payés de façon hebdomadaire », a-t-il fait savoir soulignant qu’il n’y a pas de problème au niveau de cette catégorie d’agent.
Ils ont dit
De l’avis de certains ouvriers rencontrés sur le chantier de construction de logements sociaux, depuis mai 2024, plusieurs d’entre eux n’ont pas perçu de salaire. Situation très difficile qu’ils affirment avoir vécu avec beaucoup de souffrance.
Un carreleur confie avoir difficilement préparé la rentrée de ses enfants. « J’ai dû faire des prêts […] », a laissé entendre l’ouvrier sous anonymat. Les dettes apurées selon lui, ont servi au remboursement des prêts ; et il espère que d’ici fin janvier 2025, le reste des arriérés et le salaire du mois de janvier lui soient versés.
« Les conséquences sont énormes et diverses. Certains ont perdu leurs enfants. D’autres ont été abandonnés par leurs épouses. D’autres encore ont été expulsés de leurs domiciles pour non-paiement de loyers. Moi qui vous parle, il a fallu l’aide de mon épouse et de mes parents ; sinon, mon propriétaire voulait me renvoyer », confie pour sa part, Auspice HOUNKPE, un ouvrier maçon. Blandine EDAH fait partie des tâcherons. Son travail consiste à faire l’entretien des bâtiments. Et pour ce travail, elle confie être payée de façon hebdomadaire. A date, elle estime ses dus à 2 mois d’arriérés, plus d’autres travaux complémentaires pour lesquels elle n’est pas encore rémunérée. Euloge KAYODE, chef d’une équipe de carrelage distingue pour sa part, des agents contractuels de l’entreprise PNHG et les ouvriers sous-traitants. Pour lui, PNHG a payé ses ouvriers, mais c’est les sous-traitants qui tardent à payer. « PN n’est pas le seul coupable », a-t-il déclaré.
De l’avis des responsables de PNHG, le groupe d’ouvriers qui s’est manifesté ce lundi ne relève plus du personnel de l’entreprise. Il s’agit d’anciens ouvriers venus perturber la quiétude des travailleurs.
Pour leur part, les jeunes manifestants estiment avoir exécuté des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été payés. Se sentant brimés, ces derniers entendent faire feu de tout bois pour entrer en possession de leurs droits.
Par ailleurs, sur la situation des sous-traitants, PNHG selon son DAF, serait en train d’envisager « une solution globale » pour apurer également les dettes.
F. A. A.
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