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Sur les 564 enfants talibés recensés dans les villes de Karimama et de Malanville dans la partie septentrionale du Bénin, 302 viennent de retrouver le chemin des écoles, s’est réjouis ce vendredi à Cotonou la représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Dr Anne Vincent.
QUAND LES TALIBES RETROUVENT LE CHEMIN DES ECOLES
"Ces enfants généralement exclus du système éducatif formel ont retrouvé le chemin des écoles grâce aux plaidoyers menées par l’UNICEF auprès, non seulement des autorités locales des villes concernées, mais aussi, auprès des chefs religieux et coutumiers sur les droits des enfants", a-t-elle expliqué.
A cet effet, elle a précisé que le but du programme de coopération Bénin-UNICEF, surtout pour la période allant de 2009 à 2013, est de contribuer au développement d’un monde digne des enfants, à travers six axes majeurs que sont la survie, l’éducation, la protection, les politiques sociales, le partenariat et le plaidoyer en faveur du droit des enfants.
LE TALIBE, UNE CATEGORIE D’ENFANT VULNERABLE
Les rues, les points de vente de nourritures sont les lieux de fréquentation de prédilection des talibés (mot arabe signifiant étudiant) dans les grandes villes du nord du Bénin, notamment Parakou, Djougou, Malanville et Karimama, où ils se remarquent à travers leurs habillements et leur comportement de mendiants itinérants.
La particularité de ces talibés, âgés de 6 à 12 ans, réside dans le fait qu’ils sont confiés à un alfa pendant des années (5 à10 ans), dorment chez lui et travaillent pour lui pendant tout ce temps, a expliqué l’Imam Issiaka Ligali, de la Mosquée Centrale de Cadjèhoun à Cotonou.
Selon les prescriptions de l’Islam, a expliqué le chef religieux, tous les enfants musulmans doivent apprendre le livre sacré, le Coran.
"C’est dans ce cadre que les enfants sont confiés aux maître coraniques ou alfa, pour étudier le coran", a-t-il expliqué, ajoutant que l’alfa est ce savant musulman capable d’enseigner le coran et qui dirige une école coranique.
"Son travail d’enseignant est sans rémunération d’autant plus qu’il est considéré comme une oeuvre divine. Il est donc obligé d’accepter tout enfants qui lui est confié et assure entièrement sa garde", a-t-il ajouté.
Les talibés sont parfois entièrement à la charge des alfas, qui leur doivent l’hébergement, la nourriture, les soins et les habits. Aussi sont-ils obligés, la plupart du temps, de solliciter la charitté dans le milieu où ils vivent.
"Pour un homme non salarié et sans subvention, en effet, ce n’est pas chose aisée", a souligné l’Imam Issiaka Ligali, précisant que c’est ce qui amène les alfas à recourir à ces enfants pour les travaux champêtres.
"Ils les aident dans leurs champs pour assurer la nourriture", a-t-il indiqué.
Outre l’étude du coran qui les occupe le soir, les talibés se livrent pendant la journée aux travaux champêtres et à la mendicité, gagnant ainsi quelques sous, qu’ils consacrent généralement à la nourriture ou aux autres besoins de l’homme.
En effet, 93,3% des parents interviewés trouvent que l’alfa peut aider à la préparation de l’avenir du talibés, car "Le coran est un tout complet. Celui qui parvient à le connaître parfaitement aura toutes les clés de la vie", disait-on.
"Nul ne saurait refuser le bien-être. Nous sommes conscients de l’insuffisance de nos moyens personnels pour satisfaire les besoins des talibés comme il le faut à un enfant", ont-ils affirmé.
"Et le devoir sacré que nous avons l’obligation d’accomplir nous oblige à accepter les enfants, à leur enseigner sans rien réclamer", soulignent les alfas des différentes écoles coraniques des grandes villes du nord du Bénin.
Xinhua
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