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Le Bénin sacrifie à la tradition de l’investiture du Président de l’Assemblée Nationale. Ce jeudi 27 juin 2019, Louis Vlavonou a solennellement pris fonction en présence de ses collègues députés, des invités composés des diplomates, ministres, présidents de parlements étrangers de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, représentants des parlements ghanéen et nigérien et autres.
La cérémonie riche en couleurs a eu lieu sur l’esplanade de l’Assemblée nationale et a débuté par le discours de bienvenue du président du comité d’organisation de la cérémonie Boniface Yèhouétome 1er questeur de l’Assemblée nationale.
Après une déclamation poétique de Eric Hector Hounkpè, s’en est suivi les discours des chefs des délégations étrangères.
Le représentant du Réseau des parlementaires africains de lutte contre la corruption, a dans son message remercié le président Louis Vlaonou pour l’invitation et a relevé les défis en ce qui concerne la gouvernance au plan international mais surtout en Afrique. Il a renouvelé la disponibilité du réseau à poursuivre les différentes actions et initiatives entamées au Bénin.
Janvier Yahouédéhou, représentant du Comité Inter Parlementaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), a présenté les missions de l’organe composé de 40 députés issus des 8 pays. Il a aussi exposé les actions menées au profit de la communauté ouest-africaine.
Le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale du Ghana et le représentant de la délégation du Burkina-Faso présents à cette cérémonie d’envergure ont également adressé leur message.
Louis Vlavonou installé dans ses fonctions
Dans son allocution qui a duré environ une trentaine de minutes, Louis Vlavonou élu le vendredi 17 mai 2019, a dans ses premiers mots rendu grâce à Dieu pour sa miséricorde. Il a remercié les différentes délégations qui ont honoré de leur présence cette fête de la démocratie. Il note que depuis la Conférence nationale tenue en février 1990 « notre peuple s’est efforcé de construire une société démocratique où les libertés individuelles et collectives, bien que malmenées en certaines occasions, ont survécu pour le bonheur de tous. L’édification d’un Etat de droit s’est enrichie de quelques victoires qu’il convient de saluer et d’amplifier ». En dépit de ces avancés poursuit-il, il « nous faut cependant reconnaître, que sur la période considérée, le bilan global ne pousse pas à l’optimisme ».
Le numéro 1 du Parlement béninois a évoqué les conditions dans lesquelles la 8ème législature a vu le jour. Cette dernière issue d’une réforme courageuse de notre système partisan, est selon Louis Vlavonou, l’un des vœux du président sortant Adrien Houngbédji lors de son investiture le 15 juin 2015.
La deuxième personnalité de l’Etat a à cet effet salué les députés de « la 7ème législature qui se sont saisis de cette aspiration, largement partagée, pour enrichir notre arsenal juridique d’une nouvelle Charte des partis politiques et d’un nouveau Code électoral ».
« L’objectif majeur a été de doter notre pays d’acteurs d’une démocratie véritable, et non de façade, qui transforment nos comportements et améliorent nos conditions de vie », a-t-il signalé.
Louis Vlavonou a rappelé les difficultés survenues dans la mise en pratique de ces réformes politiques notamment les scènes de violences ayant occasionné des pertes de vies humaines, des destructions de biens publics et privés.
Saluant la mémoire des compatriotes victimes de ces évènements, il a aussi loué la bravoure des forces de défense et de sécurité qui ont dû « intervenir à maintes reprises pour maintenir l’ordre, la sécurité et assurer la libre circulation des personnes et des biens ».
Les défis de la 8ème législature
A en croire le président de l’Assemblée nationale, la huitième législature est celle de tous les défis. « Nous devons nous acquitter des tâches que la Constitution nous confère : légiférer et contrôler l’action du gouvernement. Outre ces activités traditionnelles, la situation politique dans notre pays nous impose d’élargir notre champ d’action et d’innover », a annoncé Louis Vlavonou.
Pour lui, « les conditions de déroulement du scrutin législatif imposent des comportements nouveaux et appellent de notre part une recherche constante des conditions de restauration de la confiance. Celle-ci a été ébranlée, en effet, par des incompréhensions dont la persistance pourrait nuire à la cohésion sociale et à l’unité nationale ».
Face aux frustrations des forces politiques qui n’ont pas pu prendre part au scrutin, il indique que la 8ème législature doit « examiner le plus tôt possible les initiatives à prendre pour renouer le dialogue entre les acteurs politiques et ce, dans un climat de sérénité retrouvée ».
Dans l’exercice de leur mission parlementaire, Louis Vlavonou invite ses collègues à ne pas perdre de vue dans l’examen des projets et des propositions de lois, les besoins de base des populations non satisfaits à ce jour.
Il invite les députés à un renforcement du contrôle de l’action du gouvernement afin de contribuer à l’amélioration de la gouvernance de notre pays. Ce contrôle informe-t-il devra s’étendre aux entreprises publiques et semi-publiques et à tous les domaines prévus par la loi.
Pour mener à bien ces défis, Louis Vlavonou souligne qu’il est nécessaire de se doter en urgence d’un Code éthique dans le but de « donner corps à notre ambition de bâtir un parlement de type nouveau ».
« Au plus simple, commençons par la ponctualité, l’utilisation rationnelle du temps, le respect mutuel, la dignité dans tous nos comportements à l’hémicycle comme dans la vie courante, dans notre rôle permanent de représentant du peuple. Travaillons à l’amélioration de l’image du parlement et des parlementaires. Notre respect de l’éthique dans tous nos comportements fera, sans doute, tâche d’huile dans l’ensemble de la classe politique et même au-delà. C’est l’une des exigences pour le succès de la réforme du système partisan », exhorte-t-il tout en ajoutant que la révision du Règlement intérieur pourra y contribuer.
La question de la représentativité des femmes
La deuxième personnalité de l’Etat a dans son allocution déploré une fois encore le faible taux de représentativité des femmes au Parlement. Les initiatives prises au cours de la précédente législature n’ayant pas abouti, Louis Vlavonou pense qu’il faut maintenant agir non seulement au sein des partis politiques mais aussi de toutes les organisations sociales. « Les prochaines élections communales et locales pourraient servir de test à notre réelle volonté de rompre avec le passé », indique-t-il.
Au regard des différents défis à relever, il a convié l’ensemble des députés au travail. « Je nous invite donc, chers collègues, à nous mettre résolument au travail, à transcender nos divergences politiques et à faire preuve de disponibilité pour qu’ensemble nous puissions gagner le pari de la huitième législature et inscrire celle-ci en bonne place dans le palmarès du Parlement béninois », a-t-il déclaré.
Louis Vlavonou a terminé son message par une note de prière de Saint François d’Assise appelant au pardon.
Akpédjé AYOSSO
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