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Depuis l’an 2010, l’ex archevêque de Cotonou, Marcel Honorat Agboton est en exil en France. A l’origine de ce départ, des rumeurs liées à son appartenance à de sociétés secrètes alimentées dans les milieux de l’église et relayées par certains médias. Ce qui dès lors, a conduit la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) à le mettre à la disposition de Rome. Dix ans après son départ de Cotonou, les conditions de vie du prélat ne sont pas des plus enviables. Dans le contexte actuel de la pandémie du Coronavirus en France où des milliers de morts ont été enregistrés dans la tranche d’âge des personnes du 3ème âge, l’octogénaire est livré à lui-même. Indignés par cette situation, des proches, parents et amis se sont regroupés dans un creuset dénommé ‘’Comité de soutien au retour de Marcel Honorat Agboton’’.
Dans un entretien accordé à la presse, l’un des neveux de l’ex archevêque de Cotonou, et membre dudit comité a levé un coin de voile sur les actions de cette association. A en croire Jules Agboton, il s’agit d’un Comité composé d’amis et de proches de l’homme de Dieu et dont l’objectif principal est de faire le plaidoyer pour son retour au bercail. « D’autres initiatives plus discrètes sont également menées par des personnalités amies du prélat dans le même sens que nous », a-t-il ajouté.
Dans ses interventions, le neveu de l’évêque déplore les conditions dans lesquelles vit son oncle actuellement en France. A 79 ans, Marcel Honorat Agboton malgré sa santé très fragilisée, est le seul évêque émérite au monde à devoir faire lui-même ses courses, préparer ses repas, balayer sa chambre etc. dans le contexte actuel de la pandémie du Coronavirus en France.
Selon Jules Agboton, le prélat au Bénin ne serait pas astreint à ses servitudes. « Nous avons encore la décence de nous occuper de nos parents âgés », a-t-il souligné.
Depuis 2017, rappelle le neveu, chacun des membres de la Conférence épiscopale du Bénin a été informé de sa situation, et entre 2018 et 2019, le Comité auquel il appartient a rencontré l’évêque de Porto-Novo et l’Archevêque de Cotonou. Tous ces responsables de l’église catholique les ont rassurés de leur soutien et des efforts qu’ils font pour le retour de Mgr Agboton.
« J’implore l’autorisation d’aller (...) au milieu des miens et de ma famille (...). ››
Mais à la date de ce jour, le Comité n’a été informé d’aucun résultat de leur démarche, a-t-il déploré.
Jules Agboton a évoqué le contenu d’une des correspondances du prélat le 11 février 2020 où il s’adressait au nouveau Préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le Cardinal Tagle en ces termes : « J’implore l’autorisation d’aller en toute simplicité et discrétion les dernières années de ma vie, s’il plait à Dieu dans la paix du corps et du cœur, au milieu des miens et de ma famille, sans peser en rien sur l’Eglise locale ». Un peu plus loin dans la lettre, Marcel Honorat Agboton ajoute : « Les douleurs physiques dues à de sévères arthroses et la rigueur du froid hivernal éprouvent durement ma santé de plus en plus fragile, malgré les soins suivis régulièrement ».
Pour lui, c’est la Conférence épiscopale du Bénin qui doit autoriser son oncle à retourner au pays car, c’est elle qui l’avait mis à la disposition de Rome en 2010.
Nécessité de rapatrier une personne âgée et affaiblie par la maladie
Au sujet des circonstances du départ de l’évêque en Europe, il a rappelé que c’est courant 2010 que tout a commencé avec des rumeurs créées et alimentées dans les milieux religieux, et relayées ensuite par certains médias. Ce qui a conduit Mgr Michael Blume, alors Nonce Apostolique du Saint-Siège auprès du Bénin, à le prier de démissionner de ses charges. Jules Agboton se réjouit que jusqu’à ce jour, Mgr Agboton n’a fait l’objet d’aucune charge, d’aucun procès, d’aucune condamnation ni civile, ni pénale. En tant que croyants et pratiquants, il dit être persuadé que l’ « Eglise repose sur la Miséricorde divine et qu’elle triomphera ».
Le Comité auquel il appartient se bat pour une cause humanitaire, a-t-il fait savoir soulignant la nécessité de rapatrier une personne âgée et affaiblie par la maladie.
Le neveu de l’ex archevêque de Cotonou nourrit l’espoir que les uns et les autres prendront au niveau de l’église du Bénin leur responsabilité. « Notre famille ne se consolera jamais du décès en exil de son digne fils ! Que chacun des protagonistes se le tienne pour dit ! », a-t-il conclu.
F. A. A.
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