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Speak Up Africa en collaboration avec le Musée de la Femme Béninoise a organisé, samedi 09 octobre 2021, à Cotonou, un panel sur le thème « Combattre conjointement les maladies tropicales négligées et le paludisme pour favoriser l’égalité des genres ». L’activité a eu lieu dans le cadre de la journée internationale des jeunes filles (11 octobre) et de la campagne « En marche vers Kigali » (lancée en avril 2021).
Renforcer le plaidoyer et la communication sur la lutte contre les Mtn (Maladies tropicales négligées) et le paludisme au Bénin ; c’est l’objectif du panel initié par Speak Up Africa et le Musée de la Femme Béninoise. Modéré par Wuldath Mama, responsable du Musée de la Femme Béninoise, le panel a été l’occasion de relever l’importance d’une lutte intégrée contre ces maladies.
Selon Dr Wilfrid Batcho, Coordonnateur du Programme National de lutte contre les maladies transmissibles, les Maladies tropicales négligées se développent dans des régions où les taux de pauvreté sont plus élevés. Elles touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde et entraînent des milliers de décès chaque année.
Au Bénin, les MTN sont de deux groupes. Il y a les maladies nécessitant des interventions à impact rapide (Onchocercose, Schistosomoses, Géohelminthiases, Trachome) et celles nécessitant le diagnostic et la prise en charge (Ulcère de Burili, lèpre etc).
Il existe des stratégies de lutte contre ces maladies à savoir l’administration des médicaments, des interventions très peu coûteuse, le dépistage et le traitement précoce.
Ces maladies dites négligées, soutient Dr Wilfrid Batcho, affectent les personnes pauvres et l’opinion (nationale et internationale) accorde peu d’importance à ce groupe de maladies.
En ce qui concerne le paludisme, il demeure la première cause d’hospitalisation et de décès chez les enfants de moins de cinq ans. En 2019, les formations sanitaires ont enregistré 2.303.503 cas confirmés dans la population et 3 234 décès. La prévalence du paludisme varie selon le département passant d’un minimum de 17 % dans le Littoral à un maximum de 51 % en milieu rural.
Dans certains pays africains, le paludisme réduit la croissance du PIB jusqu’à environ 1,3 %.
Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) met en œuvre ses stratégies pour éliminer le paludisme à l’horizon 2030. Le chef service des interventions communautaires et de la communication du PNLP, Anicet Adjin, cite entre autres, la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la campagne de pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent (PID), la prise en charge des cas par les relais communautaires. Il a insisté sur l’engagement des communautés dans cette lutte.
Anicet Adjin n’a pas manqué d’opiner sur le vaccin anti-palu. « Au moment opportun, il faut que chaque éninois puisse prendre les dispositions nécessaires parce que nous attendons ce vaccin depuis des années. Qu’on ne lie pas la sortie de ce vaccin à la pandémie qui sévit dans le monde entier », a déclaré Anicet Adjin.
Rôle du secteur privé
Plusieurs défis restent à relever notamment celui du financement de l’appui à l’élimination du paludisme, d’où l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent », lancée par le Groupe Ecobank en partenariat avec Speak Up Africa. Elle vient en appui à la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage », endossée par l’Union Africaine en 2018. Selon Eunice Loisel, Directrice de la Banque Commerciale Ecobank Bénin, le but est de stimuler l’engagement du secteur privé dans la lutte contre le paludisme. Des entreprises clientes d’Ecobank s’impliquent désormais dans cette lutte. « Il faut que les entreprises participent davantage à la lutte afin de dynamiser les objectifs nationaux en mobilisant davantage de partenaires et de ressources », a-t-elle souligné.
Pour la présidente de l’Association Volontaires itinérants Actifs pour le Mieux Être des populations Via-Me, Dr Odry Agbessi, la lutte ne peut être menée sans les femmes. C’est pourquoi, Via-Me renforce la capacité des jeunes filles et femmes afin qu’elles s’engagent sur les questions liées aux MTN et au paludisme. L’Association cordonne également au plan national la campagne, « En marche vers Kigali » à travers sa propre campagne « le 229 en marche vers Kigali ». Lancée en avril 2021, la campagne « En marche vers Kigali » a pour but d’impulser un élan pour l’adoption d’une approche dans le cadre de la lutte contre les MTN et le paludisme.
Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin a apprécié l’implication des médias dans la lutte contre les MTN et le paludisme. Il est important selon elle, que les acteurs du domaine collaborent davantage avec les professionnels des médias. Les médias pourront dès lors avoir des contenus et informer les communautés sur ces maladies.
Le Coordonnateur pays Bénin et Chargé de plaidoyer Speak Up Africa, Franz Okey a réitéré l’engagement de l’organisation à soutenir les efforts du ministère de la Santé aux côtés du groupe Ecobank.
A.A.A
A propos de Speak-Up Africa
Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, favoriser les changements de politiques et renforcer la sensibilisation autour du développement durable en Afrique. À travers nos programmes, ses réseaux et avec l’aide de ses partenaires, elle s’assure que les décideurs rencontrent les acteurs de terrain, que des solutions soient présentées et que chaque secteur - des citoyens et groupes de la société civile aux partenaires financiers et dirigeants
d’entreprises - contribue de manière critique au dialogue et s’efforce d’agir de manière concrète pour la santé et le développement durable sur le continent.