Il m’arrive très rarement de prendre ma plume pour des événements sportifs. Mais le devoir me l’impose aujourd’hui. Ce vendredi 29 juin 2012 en fin d’après midi, je flânais entre les stands commerciaux installés au Stade Charles de Gaule avec des confrères quand je rencontrai une amie de vieille date. Et alors que nous échangions les salutations, un homme, barbe en broussailles, des dreads sur la tête et vêtu d’un jogging et d’un t-shirt, m’aborda, me tendit la main et m’interpella : « Eh Chef tu as besoin de t’approcher si tant pour saluer la belle dame ? ». Devant mon étonnement, il se présenta : « Papa Boyayé, mascotte des Ecureuils.. » C’est alors que je souris et lui rendis sa salutation. J’avoue ne l’avoir pas reconnu sans ses accoutrements aux couleurs nationales. Il nous quitta sans autre forme de procès allant taquiner d’autres visiteurs.

Samedi 30 juin 2012 autour de 6h30, je venais d’arriver sur l’esplanade de l’Assemblée où les chroniqueurs parlementaires s’étaient donné rendez-vous pour le départ d’une marche de santé et j’apprends que l’on venait de « ramasser » le corps DU supporteur des Ecureuils. Il serait resté couché devant le portail d’entrée de l’esplanade en face du restaurant Java Promo toute la nuit du vendredi. Ceux qui l’ont vu, ont estimé, m’a-t-on dit, qu’il s’agissait d’un soulard qui récupérait à sa façon….

Papa Boyayé ne méritait de finir comme cela ! Pour avoir été parfois le seul supporteur présent à l’aéroport au retour des ambassadeurs sportifs quels que soient les résultats, Papa Boyayé ne méritait de finir comme cela !
Pour avoir choisi de supporter les Ecureuils quelle que soit la discipline, Papa Boyayé ne méritait de finir comme cela ! Pour avoir été présent presque à toutes les festivités officielles du 1er août, Papa Boyayé ne méritait de finir comme cela ! Il est peut-être vrai que de temps en temps quelques bonnes volontés lui donnaient quelques sous. Mais je suis convaincu que cela n’a jamais été à la hauteur de son investissement personnel dans la cause qu’il s’est donnée. Le ministère des Sports et les différentes fédérations sportives notamment celle de football poseront certainement des actes officiels pour rendre hommage à Papa Boyayé. Ce serait ce que les gens de chez moi appellent « Dossou trop tard ».On aurait pu mieux faire pour lui de son vivant.

Francis Z. OKOYA

Cf. http://visages-du-benin.com/