484 visiteurs en ce moment
En séjour au Dakar depuis ce lundi 02 décembre 2019, le président de la République, Son Excellence Patrice Talon, a participé à la conférence sur la dette soutenable et le développement durable à Dakar. Dans son intervention, il a plaidé pour la révision du risque des institutions bancaires internationales pour les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Au sujet de la mauvaise perception du risque, Patrice Talon a souligné que les pays de l’Union sont « malheureusement tributaires dans les emprunts » qu’ils font sur les marchés, de la perception même des institutions de référence. S’adressant à la directrice du Fonds monétaire international (FMI), il a précisé que les pays de l’espace sous régionale font « de l’exhortation pour une bonne perception du risque en Afrique mais les institutions multilatérales au lieu de leur venir en aide, ne font que de discours, a regretté le chef de l’Etat béninois.
Citant l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique), Patrice Talon souligne que sur une échelle de 0 à 7 dans l’appréciation de risque, celle-ci classe la plupart des pays de la sous-région ouest-africaine au degré 6. « Il n’y a récemment en octobre que le Sénégal qui a été mieux classé en passant à 5 », a-t-il illustré plaidant pour le reclassement des pays sur l’échelle du risque par l’OCDE.
A en croire le chef de l’Etat béninois, cela engendre automatiquement une fluctuation de la prime de risque de 12 points. « Le Bénin est allé sur le marché financier il n’y a pas longtemps notamment l’Eurobond. Nous avons fait quelque chose d’extraordinaire en sortant à 5%. Mais de façon théorique aujourd’hui, nous devons être capables d’emprunter à 1%. Si ce n’était pas cette caricature que le marché a et qui est renforcée par des institutions aussi importantes, la France va sur le marché aux environs de 1%. Nous pourrions être aussi à 2, 3, 4, 5, 6 voire 7% », a expliqué le président Talon.
Il explique que le taux de l’argent sur le marché bancaire aujourd’hui est négatif. « L’argent est disponible en excès. Nous sommes théoriquement en mesure de mobiliser cet argent à sa valeur réelle s’il n’y avait pas une mauvaise perception du risque », a déclaré le chef de l’Etat.
Il n’a pas manqué d’évoquer le terme court de la dette. Le maximum offert selon lui, est de 10, 12 ans avec 3 ans de différé de construction. « Comment peut-on financer dans ces conditions une industrie hydroélectrique avec un emprunt à 15 ans maximum », s’est interrogé le président béninois.
Pour lui, on ne peut pas financer les infrastructures de transport, de distribution d’énergie avec un crédit à 6 voire 7% à 15 ans.
Pour ce qui concerne les critères de convergence, Patrice Talon renseigne qu’au sein de l’UEMOA aujourd’hui, les chefs d’Etat ont retenu qu’il ne faut pas que le déficit public dépasse 3% du PIB. « Il ne faut pas que la dette cumulée dépasse 70% du PIB », a-t-il insisté avant de préciser qu’en réalité, ces critères ne permettent pas aux pays de se développer.
Le président de la République prend part à la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine ce mardi 3 décembre 2019 dans la capitale sénégalaise.
Au cours de ces assises, les dirigeants de la sous-région donneront une suite pratique aux décisions prises le 14 septembre 2019 à Ouagadougou lors de la conférence extraordinaire de la Cedeao élargie au Tchad et à la Mauritanie sur le terrorisme.
La création d’un ‘’Fonds régional de sécurité’’ est annoncée au terme dudit sommet pour concrétiser la volonté exprimée par les dirigeants de la sous-région à Ouagadougou.
F. A. A.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel