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Le président de la République, Son Excellence Patrice Talon a adressé un message à la Nation, ce lundi 20 mai 2019. Dans son adresse, il est revenu sur le bien fondé de la réforme du système partisan, une des réformes chères à son gouvernement et ayant conduit à l’élection des députés de la 8ème législature.
Pour le président de la République, cette réforme était souhaitée parce qu’elle était attendue de vieille date autant par les citoyens, la société civile que par les acteurs politiques pour redonner confiance aux uns, et crédibilité aux autres, quant à l’importance de l’impact du système partisan sur la qualité de la gouvernance du pays. « Elle était redoutée parce que, inévitablement, elle remettrait en cause les acquis des acteurs d’un multipartisme débridé cultivé depuis bientôt 30 ans et qui est la cause principale d’une mauvaise gouvernance, source de notre sous développement », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « c’était donc en soi une réforme risquée ».
Fallait-il l’engager au risque de générer toutes controverses ? Fallait-il, au contraire, y renoncer, la renvoyer sinon plus tard, du moins aux calendes grecques, alors que l’impérieuse nécessité d’accélération du développement socioéconomique de notre pays en dépend aussi ?, s’est interrogé le chef de l’Etat.
Depuis trois ans, « convaincu que nous ne pouvons continuer à nous satisfaire de notre situation critique à bien des égards », Patrice Talon invite tout le monde à l’effort sur la voie des réformes indispensables au développement.
Ces réformes explique le premier magistrat du pays, paraissent parfois impossibles, inopportunes, mais elles sont nécessaires au progrès. « Elles sont difficiles, oui, mais à force de courage, nous les réussissons progressivement et nous finissons à en reconnaître la pertinence et l’opportunité », a-t-il souligné. Pour le chef de l’Etat, les résultats déjà obtenus sont évocateurs à plus d’un titre. « Je n’ai jamais eu de cesse de les considérer comme des victoires collectives, car je sais la part importante que chacun de vous y prend. Je sais quel sacrifice chacun consent », a-t-il indiqué.
« Si nous ne risquons rien, nous n’aurons rien de mieux »
Selon Patrice Talon, le pays n’a en réalité pas d’autres choix ; il est tenu et doit se révéler à lui-même, et par la rigueur dans la gestion, que par la soumission à ses lois.
En cela, la classe politique, explique-t-il, a un rôle majeur à jouer et doit servir de modèle.
Mû par cette conviction et porté par cette foi fervente, le chef de l’État avoir invite les citoyens à soutenir l’initiative de la réforme des pratiques partisanes et électorales, parce qu’à force de persévérer dans l’action, on parviendra à des résultats durables.
« Cette réforme, je la savais délicate », a avoué le président de la République soulignant qu’elle est nécessaire au progrès économique et social durable du pays. « Si nous ne risquons rien, nous n’aurons rien de mieux », a-t-il insisté.
Patrice Talon dit également avoir conscience que parce qu’elle a vocation à bousculer les acquis et habitudes, à ébranler nos certitudes, cette réforme occasionnerait des querelles politiciennes, mais s’y est courageusement engagé.
Il regrette que certains acteurs politiques n’aient pas su faire preuve de sagesse, de mesure de patriotisme. « Leurs actions ont été d’une violence inédite », a-t-il déploré par aux actes d’agression et de vandalisme survenus au lendemain des dernières législatives.
Pour le chef de l’Etat, les incompréhensions, les heurts, les contradictions et même les dérapages ne doivent pas avoir pour conséquence de « nous encrer dans l’immobilisme et dans nos travers ». « Tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processus démocratique », a-t-il expliqué.
Selon Patrice Talon, ce qui est « attendu de nous, ce n’est pas d’avoir raison individuellement, mais plutôt collectivement, historiquement, en tant que peuple en tant que nation ».
Il a aussi déploré que pour une controverse parmi tant d’autres, ou quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes, qu’on soit arrivé à une telle manifestation de violence.
F. A. A.