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Journée mondiale de lutte contre le Paludisme

’’Pour éradiquer ce fléau, il faut anticiper sur des opportunités et innover’’ (Dr Cyriaque D. Affoukou)




A L’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme placée sous le thème « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vie », 24haubenin s’est rapprochée de Dr Cyriaque D. Affoukou, Coordonnateur national par intérim du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), qui donne des précisions sur la position du Bénin par rapport au nouveau vaccin contre le paludisme, et appelle les populations à assainir leur cadre de vie pour éradiquer ce fléau du Bénin.

Première cause de consultation dans les formations sanitaires, le paludisme, une maladie endémique avec des recrudescences saisonnières, demeure un problème qui met au défi la santé publique malgré les efforts consentis en vue de son éradication.
Au Bénin et partout dans le monde, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq (05) ans constituent les groupes les plus vulnérables et les plus exposés aux formes graves de cette maladie.
Selon l’Annuaire des Statistiques Sanitaires de 2021, l’Incidence annuelle du paludisme au niveau de la population générale est estimée à 21,0% et à 48,1% chez les enfants de moins de 5 ans. Comparées aux données des cinq dernières années, on note une tendance à l’augmentation des cas. Les données du Système National d’Information et de Gestion Sanitaire (SNIGS) sur les 5 dernières années révèlent que le taux de létalité du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans a connu une hausse, passant de 1,7% en 2015 à 2,7% en 2020. Ce taux est resté le même en 2021. Des chiffres qui n’ont pratiquement pas varié malgré les efforts de lutte.

Parmi les éléments de lutte contre le paludisme, figure le vaccin. Pensez-vous que le nouveau vaccin contre le paludisme constitue une panacée contre le mal ?
Dr Cyriaque D. Affoukou : On ne peut pas dire que c’est une panacée dans la lutte contre le paludisme d’autant plus que son efficacité n’est pas encore prouvée à 100%. Non parce que le vaccin vient comme un outil de prévention complémentaire par rapport aux outils de prévention qui existaient. Son efficacité varie entre 40 et 50% donc, cet outil, nous allons l’utiliser en complément à tout ce que nous avons comme moyens de prévention en matière de lutte contre le paludisme.
Quels sont donc les moyens de lutte dont dispose le Bénin ?
Les moyens qui existent sont des moyens traditionnels. Il s’agit entre autres : l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, la chimioprévention du paludisme saisonnier que nous utilisons beaucoup plus dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori au nord du pays comme le vaccin chez les enfants de 0 à 5 ans, du traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes à travers l’utilisation de la sulfadoxine pyriméthamine, qui permet également de donner ce médicament aux femmes enceintes à partir du troisième mois de grossesse jusqu’à la fin, une fois par mois pour les prévenir contre le paludisme. A ces moyens s’ajoutent les stratégies de lutte anti vectorielles comme l’assainissement, la pulvérisation intra domiciliaire que nous avons mises en œuvre dans le nord jusqu’à un passé récent et la prise en charge des cas, qui fait aussi partie des interventions de lutte contre le paludisme.
Le vaccin vient donc compléter ce paquet d’intervention dont nous disposons au niveau national et dans d’autres pays de la sous-région.
L’analyse des données du Système National d’Information et de Gestion Sanitaire montre que les statistiques n’ont pratiquement pas varié depuis 5 ans malgré les efforts consentis pour éliminer le mal. Comment peut-on expliquer cela ?
Il faut reconnaître qu’il y a une forme de routinisation, de stagnation de l’incident du paludisme au Bénin et dans la sous-région. Nous avons constaté que tout l’arsenal que nous mobilisons pour la lutte n’a pas encore permis d’éliminer le paludisme de notre territoire. C’est vrai qu’on est dans les recherches. Mais on n’a pas encore trouvé la solution idoine pour vraiment éliminer ce fléau de notre territoire.
Ne pensez-vous pas que le vaccin est la solution idoine pour régler définitivement ce problème de santé publique ?
Pour éradiquer ce fléau, il faut qu’on puisse travailler et anticiper sur des opportunités et innover. D’ailleurs, ça fait partie du thème retenu dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le paludisme cette année. C’est dans ce cadre que nous saluons la mise à disposition de ce vaccin qui a subi toutes les étapes requises pour pouvoir avoir un produit fini et déjà à la disposition des pays. Le vaccin est déjà un acquis et le Bénin souscrit entièrement à cela. Mais c’est nouveau et il faut prendre des dispositions pour orienter les pays sur son utilisation. C’est pourquoi l’instance de coordination des interventions de santé au niveau mondial, je veux parler de l’OMS est à pied d’œuvre pour pouvoir élaborer les documents normatifs qui doivent régir l’utilisation de ce vaccin à bon escient. Des dispositions sont également en train d’être prises pour rendre disponible ce vaccin au niveau des pays. C’est très important, le processus d’approvisionnement au niveau des pays pour que ce vaccin soit disponible non seulement au niveau du pays mais aussi dans toutes les structures décentralisées du ministère de la santé pour que le vaccin puisse vraiment être utilisé au bénéfice des enfants de 0 à 5 ans comme prévu. Dans les directives de l’OMS, il est prévu que ce vaccin puisse entrer dans les pays à partir du deuxième trimestre de l’année prochaine. Donc d’ici à là, on aura les documents normatifs qui doivent régir la mise à disposition de ce vaccin dans les pays. Le Bénin et bien d’autres pays de la région ouest-africaine n’ont encore administré aucun vaccin en dehors des pays qui ont participé à la finalisation du processus qui a régi la mise en place du vaccin. Mais le déploiement dans les pays n’est pas encore fait et on ne peut pas le faire sans avoir les directives qui doivent régir son utilisation : à savoir qui doit utiliser ce vaccin, comment l’utiliser et comment le conditionner.
En attendant la mise à disposition du vaccin, avez-vous des conseils à donner aux populations en ce début de saison pluvieuse ?
En ce début de la saison des pluies, la plus importante des choses à faire est de chercher à protéger les enfants contre le paludisme. C’est très important dans le processus de prévention. Il faut protéger non seulement les enfants mais aussi toute femme adulte qui tombe enceinte doit pouvoir comprendre qu’il y a des dispositions à prendre pour se protéger contre le paludisme et protéger également l’enfant qui va naître contre ce fléau.
Et comment peut-on assurer cette protection ?
La protection est d’abord individuelle pour constituer une barrière à la piqûre de l’anophèle qui constitue le vecteur de la maladie. Par rapport aux enfants les moyens individuels consistent à veiller à ce qu’ils soient habillés de façon appropriée avec des vêtements à manches longues et des pantalons pour que les parties qui sont habituellement exposées soient protégées. Il faut aussi travailler à assurer le minimum d’assainissement possible dans les ménages en nettoyant et en jetant dans les poubelles, tout ce qui peut retenir un peu d’eau tels que les bols, les bouteilles de conserves puis, veiller à ce que les enfants au même titre que les femmes enceintes dorment sous moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action tous les soirs.
Habituellement les enfants dorment avant les mamans. Et l’enfant, en jouant ou en s’amusant n’a pas le réflexe d’aller poser la moustiquaire mais commence par dormir dehors ou sur la terrasse ou même au salon. Les mamans ont donc l’obligation de veiller et d’anticiper sur ce temps et aller les faire dormir sous moustiquaires. C’est très important. Elles doivent également avant d’aller se coucher, vérifier si les moustiquaires sont bien posées et si les enfants dorment vraiment sous moustiquaires. Sinon, un enfant exposé aux piqûres de moustiques toute une nuit, c’est largement suffisant pour que l’enfant fasse son paludisme.
Un mot pour conclure
Au cas où un enfant échapperait au dispositif de prévention, et commence par faire de la fièvre n’attendez pas chères mamans que le cas s’aggrave avant de faire recours à un centre de santé. Le premier réflexe c’est de l’amener au centre de santé le plus proche pour qu’on puisse déjà lui administrer les médicaments, dont nous disposons au niveau de toutes les structures nationales, définis dans les directives de l’OMS et qui ne coûtent pas chers parce ce que subventionnés pour traiter cet enfant. Après ce traitement, il urge de veiller encore à assurer la protection de l’enfant contre le paludisme.
Au-delà de toutes ces précautions, il est également important de parler des bonnes pratiques de lutte autour de soi. Chaque ménage doit donc veiller à ce que son voisin assure l’assainissement de base. Le respect des moyens basiques de lutte est très important pour repousser le paludisme hors des différents ménages. Le paludisme, je continue de le dire, est un problème comportemental. Il faut donc que le comportement soit le même au niveau de tous les Béninois pour éradiquer ce fléau de notre territoire.

Juliette MITONHOUN

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