La présidentielle de 2016 sera joliment marquée par les candidatures féminines. Il s’agit de celle de Marie Elise Gbèdo, Célestine Zanou et la nouvelle inconnue Élisabeth Agbossaga-Djawad. Elles doivent batailler sérieusement face à 45 hommes. 

« C’est le temps de la maturité ; c’est le temps de l’assurance… Nous avons été là depuis dix ans sur le terrain à travers nos propositions, nos idées … Une candidature de foi et du devoir … Nous battrons jusqu’au bout …Nous dédions notre candidature au peuple pour son sens de l’histoire… ». Ainsi s’exprimait hier Célestine Zanou quelques instants après avoir déposé sa candidature à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Femme de paroles, de conviction et d’engagement, celle qui a été directrice de cabinet de l’ancien président Mathieu Kérékou est à nouveau en course pour le scrutin présidentiel à venir. En vérité sa candidature n’est pas une première puisqu’elle a été déjà candidate il y a de cela dix ans. Son directeur de campagne avait été, on s’en souvient, l’ancien ministre Victor Topanou qui cette fois ci est lui aussi candidat. En 2011, la candidate était absente sans doute comme elle a eu à le dire, occupée sur le terrain des idées, des échanges ou propositions pour un bon développement. Cette fois-ci, rebelote donc pour Célestine Zanou qui ambitionne de faire forte sensation à ce scrutin avec des programmes qu’on peut aisément deviner : promotion de la femme, de la bonne gouvernance, lutte contre l’impunité et la corruption, réforme des partis politiques, réforme constitutionnelle, etc. Mais à cette présidentielle de 2016, il faut signaler qu’il y aura une seconde amazone puisque lundi dernier, l’ancienne ministre et avocate de profession, Me Marie Elise Gbèdo a eu également à déposer sa candidature ; ce, avec presque les mêmes idées que Mme Zanou. A présent la question n’est pas de savoir quelles seront leurs chances à, ce scrutin mais de retenir qu’elles représentent la gent féminine, le peuple désireux de suivre des femmes engagées, de conviction et d’espérance. Au lieu donc de s’égayer ou de sourire malicieusement concernant ces deux candidates, il faut vraiment les soutenir d’autant plus que les femmes représentent plus de la moitié de la population du Bénin et que les hommes savent depuis lors à quoi s’en tenir avec celles-ci qui ne sont pas vérité des beaux parleurs ou des candidats rêveurs. La 3^e candidature féminine est celle d’Élisabeth Agbossaga-Djawad. Une politicienne pas très connue dans milieu politique. Pourtant, elle est la présidente du parti Union pour une démocratie et le changement (l’Udc-Nounagnon). Elle a fait son apparition à la Cena très tard à quelques minutes de la clôture de dépôt des dossiers de candidature. Ainsi elle vient porter la liste de la candidature féminine à trois. Déjà il faut saluer leur courage. Ce n’est pas évident de voir des femmes affichées publiquement leurs ambitions. Elles ont eu le courage et la volonté de le faire. Mais une chose est de se déclarer candidate mais l’autre, est de parvenir à tirer son épingle du jeu. Reste à savoir si elles seront en mesure de se donner les moyens de leur politique, pour défier les 45 gaillards qui ne seront pas du tout galants avec elles. Mais tout au moins, l’histoire politique béninoise retiendra leur courage même si le peuple béninois ne choisit pas l’une d’entre elles. Dans d’autres pays, les gens qui doutaient sur les capacités de la femme à diriger le pouvoir ont fini par comprendre en votant pour Helen Johnson Searleaf au Libéria, Angela Merkel en Allemagne, Joyce Banda au Malawi, etc. Certainement, il arrivera un jour où le peuple béninois comprendra. Allez nos amazones et que le scrutin présidentiel vous soit favorable.

Finafa H.