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Invité sur l’émission "Actu-Matin" de la télévision Canal 3 Bénin ce mercredi 03 juin 2020, Me Abraham Zinzindohoué, ancien ministre de la justice, et ex président de la Cour suprême s’est prononcé sur le vote de la loi interprétant et complétant le Code électoral ce mardi 02 juin 2020.
« Quand c’est bloqué, il faut avoir le courage de débloquer pour avancer », a clairement signifié l’ex ministre de la justice.
A en croire Me Abraham Zinzindohoué, dans une démocratie libérale comme celle du Bénin, « il y a toujours un pouvoir et une opposition, quelle soit parlementaire, communale, extraparlementaire ou extra communale ».
La Constitution béninoise, que ça soit dans sa version originelle ou la version amendée, l’article 5 est formel : « Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage », a-t-il expliqué. Pour l’ex président de la Cour suprême, cela signifie clairement que la Constitution met les partis politiques au-dessus de tout pour l’animation de la vie politique. Une disposition qui, souligne-t-il, renvoie à la charte des partis politiques. « Les deux premières chartes que nous avions eu ont fragilisé les partis politiques et c’est ça qui a expliqué la multiplicité des partis qu’on a eue. Donc, il était nécessaire de faire cette réforme et elle a été faite. Donc au niveau de la charte des partis politiques, vous verrez qu’il n’y aucun problème, les objectifs sont atteints, la réduction est faite, les partis sont d’envergure nationale de 10 à 15 et il y a eu 5 partis qui ont compéti et 3 ont tiré leur épingle du jeu », a expliqué l’homme de droit.
« Quant au code réformé, il reconnaît la primauté des partis politiques puisque désormais, c’est la liste majoritaire qui présente les candidats », a-t-il poursuivi.
Pour Abraham Zinzindohoué, il fallait aller jusqu’au bout ; mais on est encore revenu donner un peu de poids à des individus qui étaient déjà sur une liste de parti adoubé par le peuple. « C’est là le petit réglage qu’il fallait faire et c’est ça qui a été fait », a-t-il indiqué.
L’ancien président de la Cour suprême précise que « quand c’est bloqué, il faut avoir le courage de débloquer pour avancer ». « Désormais au Bénin, si vous n’êtes pas membre d’un parti politique, vous n’avez pas la chance de faire de la politique », a ajouté l’ancien président de la Cour de justice de l’UEMOA exhortant à un peu d’indulgence pour les partis politiques.
« Les partis n’ont pas 10 ans ou 20 ans d’existence. C’est à peine 1an et demi. Il faut avouer qu’avec des grandes formations, des gens venus d’horizons différents, ce n’est pas aussi facile en un an et demi que tout soit bien, que la discipline du parti soit comprise par tout le monde », a expliqué Abraham Zinzindohoué. Pour lui, mêmes les élus n’ont pas compris le sens de l’article 189. Prenant l’exemple d’un régime parlementaire, il a rappelé que c’est le leader du parti qui gagne qui forme son gouvernement. Il faudra donc aller au bout de cette logique qui, selon lui, est conforme à la constitution ».
Pour Me Zinzindohoué, il n’y a que deux choses pour que règne la discipline. La morale qui permet d’être discipliné, et à défaut, la loi, la force coercitive, l’option choisie pour avancer.
F. A. A.
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