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Le manque d’emploi et la crise financière au sein des ménages suscitent des initiatives diverses en vue de subvenir aux besoins de subsistance. Plusieurs femmes s’investissent dans l’auto emploi à travers le mini-commerce parfois à domicile.
Un tour au marché international de Dantokpa pour constater ces jeunes filles bravant pluies et soleil à la recherche du gagne-pain.
’’Pia wata ! Pia wata !’’, c’est le cri d’alerte pour vendre l’eau glacée en sachet dans les marchés (’’Pia wata’’ est la prononciation vulgaire de l’expression anglaise ’’Pur water’’). La vingtaine Estelle, élève en classe de première A, orpheline de père et abandonnée par sa génitrice, vit avec sa grand-mère. Au regard des difficultés de sa tutrice pour subvenir aux besoins de la famille, Estelle s’adonne au mini-commerce pour aider sa grand-même. A ses heures libres au collège, elle se retrouve au marché pour la vente de l’eau fraîche appelée communément « pur water ».
Trois ans déjà qu’elle exerce cette activité, la jeune fille ne pense pas laisser de si tôt puisque c’est ce qui l’aide à s’en sortir. « Je suis avec ma grand-mère. Pendant les heures de repos, je vais vendre de l’eau pour trouver un peu de sous ». Bien que fatiguant, ce commerce lui marche vaille que vaille.
Comme Estelle, Lucienne vient porter un coup de main à sa génitrice dans son restaurant. Déjà en fin de formation avec un diplôme de maîtrise en sciences économique et de gestion, celle-ci en attendant de trouver un déboucher s’installe à côté de celle qui lui a donné vie. Elle exerce son activité de transfert de crédits pour téléphone concomitamment au coup de main qu’elle apporte à sa mère. « J’ai terminé avec ma maîtrise, il y a un an et comme le pays est sans débouchées, je suis venue rester avec ma maman pour l’aider. Je profite aussi pour vendre un peu de crédits de transfert. C’est ce qui me permet de joindre les deux bouts pour le moment ». Consciente de son avenir, elle envisage de créer un restaurant dans quelques mois. Le manque d’emplacement fait que cette dernière prolonge son séjour dans son village natal. Je vais de temps en temps à Cotonou pour la recherche d’un lieu afin de m’installer pour implanter un restaurant mais pour le moment, il n’y a pas d’emplacement ».
Mieux gérer sa vie
« J’ai eu trop de difficultés lorsque j’étais en classe de quatrième. J’ai pensé qu’une fois en troisième, si je ne trouve aucun soutien, je vais abandonner les cours. Mais l’idée m’est venue plus tard de vendre l’eau parce que ma grand-mère est aussi vendeuse de divers dans le marché », raconte Estelle. Ce qui a reçu l’aval de sa grand-mère qui a décidé de l’aider à entamer ce mini-commerce.
, confie-t-elle. Estelle avoue que cette activité ne pourrait être effective sans l’aide de sa grand-mère. « C’est ma grand-mère qui m’a aidée à commencer et aujourd’hui je lui viens en aide par moment », explique-t-elle. Malgré un revenu modeste, Estelle se débrouille pour ses besoins quotidiens. « Je fais une cotisation tous les jours. Pendant les jours où je suis au cours, c’est ma grand-mère qui paie la cotisation et je la lui rembourse après. A la fin du mois, je ramasse mon argent (7500 francs) pour acheter ce dont j’ai besoin, soit pour mes études ou mes besoins de femme ». A défaut, elle utilise une autre stratégie pour y arriver. « Si l’argent ne suffit pas, je remets à ma grand-mère pour me garder en attendant que j’en trouve en plus pour compléter », fait-elle comprendre.
Estelle estime que
Lucienne quant à elle fait un bénéfice de 3000 à 4000 francs par jour. « Puisque les clients viennent beaucoup, je fais parfois un bénéfice de 4000 francs par jour. Il arrive des fois ou je ne fais que 1000 francs », explique-t-elle. Contrairement à Estelle, celle-ci préfère épargner son économie à la caisse nationale d’épargne tous les lundis en vue de l’ouverture de son mini restaurant. « Tous les lundis, je dépose au moins 10 000 francs sur mon compte. Je le fais afin de pouvoir ouvrir mon mini restaurant », affirme-t-elle. Confiante que son épargne ne suffira pas pour réaliser son projet, elle pense faire recours à ses parents pour lui donner un coup de main. « Ma mère m’a dit qu’elle va m’aider, si j’arrive à trouver un emplacement ». Lucienne pense que si son projet trouve d’issue, plus question d’aller chercher de travail. « Je prie pour que ceux à qui j’ai confié la recherche de l’emplacement puisse trouver et je dis adieu à la recherche d’un boulot ». Certaines filles ou jeunes dames sont utilisées comme des relais pour écouler certains produits et articles. C’est le cas de Françoise qui vend des beignets pour une de ses connaissances de village afin de joindre les deux bouts. Son revenu n’est rien d’autre que le bénéfice qu’elle trouve sur la quarantaine. « Je prend la quarantaine à 3000 francs et je trouve un bénéfice de 1000 francs par quarantaine. Si je vends bien, il arrive que je trouve jusqu’à 3 500 francs par jour », confie-t-elle. Pour l’instant, elle soutient que c’est un job en attendant de trouver un fonds pour lancer son propre commerce.
Giscard AMOUSSOU
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