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Romuald Wadagni fait-il peur à certains milieux économico-politiques et financiers ? On pourrait l’affirmer, vu le tollé que continue de soulever les réformes courageuses engagées dans la gestion des finances publiques, particulièrement la croisade contre la fraude fiscale, les détournements et le gaspillage des fonds publics. Une politisation à outrance du débat par ceux qui craignent les réformes et tentent d’en détourner l’opinion publique sur leur bienfondé ne le décourage point. Le gouvernement tient bon, et le ministre poursuit sa croisade de moralisation et de bonne gestion des ressources publique. Affaire à suivre…
Chris Yao "L’Autre Quotidien" .
Malgré les critiques dont certaines peuvent être qualifiées de mauvaise foi, le gouvernement sous la houlette du ministre des Finances et de l’Economie, Romuld Wadagni, tient tête à certaines milieux économiques et politiques habitués par le passé à vivre de pratiques financières et économiques peu orthodoxes qui les enrichissent illicitement, tout en privant l’économie des ressources dont elle a énormément besoin pour tenir le pari de sa relance fulgurante, de sa croissance et de sa prospérité partagée pour toutes les couches de la société béninoise.
Ces pratiques sur fond de mauvaise gestion des sociétés d’Etat, de détournement des ressources consacrées à des projets vitaux pour le développement du pays, ont longtemps handicapé les énormes ressources mises à la disposition du peuple béninois, soit grâce à la richesse nationale, soit par les contributions financières des partenaires au développement. On se souviendra du scandale retentissant de détournement des fonds hollandais consacrés aux forages en faveur des populations, le dossier machines agricoles, la mauvaise gestion du projet de la centrale électrique de Maria Gléta… Des financements sur lesquels des milliards ont été dilapidés. L’impunité était devenue une règle de gestion qui autorisait et encourageait toutes les dérives financières. Sans oublier la propension aux gaspillages des devises publiques à des dépenses de prestige pour le train de vie de l’Etat. Dans le même temps, les mauvaises pratiques se sont installées au niveau de la rentrée des ressources douanières comme fiscales, intronisant en « norme » les fraudes qui appauvrissent les finances publiques, et réduisent les capacités de réaliser d’importants investissements publics, alors même qu’elles font perdre de crédit au Bénin auprès des bailleurs de fonds et partenaires au développement. Elles prolongent et aggravent la misère du peuple.
Imposer la bonne gouvernance financière : mettre fin à l’impunité.
En arrivant au pouvoir en avril 2016, et en choisissant un jeune ministre à l’esprit orthodoxe et moderne, Patric Talon a juré de donner un coup de pied dans la fourmilière de la corruption, du détournement, de la mauvaise gouvernance financière et surtout de l’impunité. Ces maux se sont érigés en règles chez bien des fonctionnaires, cadres et personnalités politiques du pays, ainsi que certains milieux des affaires qui en profitaient.
Le gouvernement de la rupture, depuis son installation, a exprimé tout de suite ses ambitions avec la révélation de son programme d’action, le PAG, dans le quel sont inscrits, 45 projets phares. Pour atteindre ses objectifs, il était donc important pour le gouvernement de mobiliser les ressources, surtout financières, nécessaires. Même si l’évolution du contexte économique a fait revoir les réalisations et le budget à la baisse, les ambitions n’en demeurent pas moins les mêmes.
Dans sa politique de mobilisation de ressources pour sortir le pays de son immersion totale dans le marasme et le remettre à flot, le gouvernement à travers le ministère des finances, a entamé une série d’audits et de redressements fiscaux afin de voir clair dans les recettes et dépenses de l’Etat et de lutter contre la corruption, la fraude et les abus de finances publiques.
Il s’agit de ramener ces finances publiques à un meilleur état de gestion, en commençant par un certains nombre de mesures « radicales » : la suppression des marchés gré à gré dans les ministères, la suppression d’avantages financiers anomaux accordés à un certain nombre de cadres, de fonctionnaires, pour réduire le train de vie de l’Etat ; les audits effectués dans les secteurs clés comme le coton, avec la Sonapra, les véhicules d’occasions avec SEGUB, ou encore le secteur des micro-finances avec celui effectué au FNM(Fonds national de micro-finances).
Romuald Wadagni, le ministre des finances, ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Dans le rapport d’évaluation de la république du Bénin par le mécanisme d’évaluation par les paires (2008), il a été signifié que l’un des services les plus touchés par la corruption, est celui des impôts. Et le gouvernement a décidé de ne pas faire de cadeau aux fraudeurs, fussent-ils apparemment « intouchables ». Et cela fait mal à certains et les conduits à des amalgames.
Le jeune ministre est convaincu que c’est par l’éradication de ses mauvaises pratiques que le pays, souffrira du point de vue de ceux qui entretenaient et profitaient de cette manne nuisible, mais sortira grandi et fort pour faire le saut décisif de l’émergence économique. Wadagni poursuit donc l’assainissement et la modernisation de la gestion des finances publiques, mais a besoin de la juste compréhension de ses compatriotes, en dépit des manœuvres de sape de ses réformes, par certains milieux qui refusent ou craignent les conséquences de la rigueur contre leurs turpitudes du passé. « To be or not to be », si le Bénin veut franchir le pas décisif et sortir des éternels recommencements, ses fils honnêtes doivent tendre une main solidaire au Romuald Wadagni et au gouvernement de la rupture. Si on n’aime pas ce régime, tout au moins sur ce point, il faudra que les Béninois, en toute honnêteté et en toute conscience et responsabilité, saluent ce courge de réformer.