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Les travaux de la 1ère session de l’année 2018 de la Cour d’appel d’Abomey ont démarré ce lundi 14 Mai 2018. La première affaire inscrite au rôle, est un dossier d’assassinat pour lequel le sieur Rachidou Aboudou Idrissou a été condamné à 12 ans d’emprisonnement ferme pour homicide commis avec préméditation.
Élève en classe de Terminale D au Ceg de Dassa-Zoumè, Rachidou Aboudou Idrissou déclare avoir des troubles visuels qui l’empêchaient de voir clairement au tableau. Il décide d’aller consulter un féticheur. Celui-ci lui recommande un crâne, un bélier et plusieurs autres produits. Quelques jours après, le jeune Rachidou retourne voir le féticheur avec la tête d’un enfant fraîchement décapitée. Surpris et pris de peur, le féticheur alerte le voisinage qui maîtrise et conduit Rachidou Aboudou Idrissou à la gendarmerie. Selon le féticheur, il n’a jamais été question de la tête d’un homme entre eux. Le jeune Rachidou a certainement confondu crâne de cadavre et crâne humain. Cette mal-compréhension l’a amené à se mettre à couvert le Dimanche 21 Octobre 2012, attendant le passage d’un individu pour obtenir ce qu’il voulait.
A la vue du jeune écolier, Séraphin Ayékowo Kabo, qui allait voir son père à quelques kilomètres de là, il le surprend et lui assène des coups à la nuque, le traîne dans la brousse, le décapite et met sa tête dans son sac à dos.
Conduit à la gendarmerie, Rachidou nie les faits et déclare que c’est quelqu’un qui lui a envoyé la tête depuis Cotonou. Les gendarmes l’amènent alors à Cotonou pour identifier l’expéditeur. Il finit par passer aux aveux et retourne à Dassa-Zoumè montrer l’endroit où il a caché le corps de l’écolier.
A toutes les étapes de la procédure, il a reconnu les faits et dit être victime d’un envoûtement. Une réalité sociologique africaine que Me Théodore Zinfflou a longtemps élucidée et exhorté la Cour à prendre en compte. Un argument que l’avocat général, Me Pierre Ahiffon, a réfuté en fondant ses arguments sur les crimes rituels basés sur le sacrifice humain dont les enfants constituent une cible. Il a invité la Cour à frapper fort et donner l’exemple avant de requérir 20 ans d’emprisonnement ferme. Pour lui, l’infraction est matérielle et ne fait aucun doute. L’enfant est mort décapité.
L’accusé au moment du procès avait déjà passé 6 ans de détention et était âgé de 20 ans au moment des faits.
F. A. A.