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La plénière convoquée, ce mardi 04 avril 2017, pour l’examen du premier rapport de la commission des lois sur le projet de révision de la Constitution a été perturbée par une grave déclaration de la doyenne d’âge du Parlement. Au cours des débats, Mme Rosine Vieyra Soglo a révélé que tous les députés ont été corrompus pour la révision de la loi fondamentale. Les discussions ont été houleuses au point où le numéro 1 du Parlement Me Adrien Houngbédji a dû suspendre la séance pour convoquer la conférence des présidents.
« (…) Ne venez pas enterrer la vérité (...) Notre libre arbitre étant altéré par un achat massif de notre conscience, je comprends que c’est ça qui prend le dessus (…). Les quelques millions que nous avons reçus ont eu le dessus sur le reste. Alors, taisons-nous, votons et n’en parlons plus (…). Car moi aussi, j’ai reçu de l’argent. Oui, tout le monde. Vous n’allez pas me dire le contraire (…) », a déclaré publiquement Rosine Soglo, devant des députés ébahis.
Cette boutade de la doyenne d’âge du Parlement vient renforcer les rumeurs qui circulaient depuis quelques semaines faisant état de ce que chaque député aurait reçu 100 millions de francs CFA pour voter la révision de la loi fondamentale. Mais les réactions n’ont pas tardé.
Pour le député Janvier Yahouédéou, ce sont des « mensonges » diffusés dans l’opinion.
Même un député de la RB a réfuté les déclarations de sa présidente. « Personne ne m’a donné de l’argent pour voter ce projet de révision. Je dis bien personne ne m’a approché pour me donner de l’argent », a martelé Gildas Agonkan avant d’ajouter : « Je voterai en mon âme et conscience ce projet en apportant mes amendements. Si quelqu’un a pris de l’argent en mon nom, alors qu’il me retourne mon argent ».
« Les députés dans la sauce »
L’honorable André Okounlola a affirmé que les 29 élus des Forces cauris pour un Bénin émergent n’ont rien pris.
« Je suis au Parlement depuis 20 ans. Je n’ai jamais été acheté, je n’ai jamais acheté un seul député d’un camp », a dénoncé le député de l’UN Antoine Kolawolé Idji. « C’est une injure d’affirmer de tels propos », a ajouté l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Très fâchés, les élus du PRD Augustin Ahouanvoèbla et des Fcbe Benoît Dègla, demandent à Mme Soglo de justifier ses propos d’achat de conscience et de corruption par des preuves.
Ahouanvoèbla suggère que l’Autorité nationale de lutte contre la corruption se saisisse de cette affaire qui n’honore pas les élus du peuple.
Le suppléant de Candide Azannaï (le ministre délégué démissionnaire de la défense) a ironisé que les députés sont « dans la sauce » mais que lui Guy Mitokpè n’est pas dedans.
Cette affaire devra faire réfléchir, sur les soupçons de corruptions des députés, une situation qui discrédite ou ternit l’image du Parlement béninois.
Dossou MIALO