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Condamnée à une peine d’emprisonnement d’un an pour ’’consentement à se faire avorter par autrui" et "rapport sexuel hors mariage’’, la journaliste Hajar Raissouni a recouvré sa liberté suite à une grâce que lui a accordée Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
« Cette grâce s’inscrit dans le cadre de la compassion et la clémence reconnues au Souverain et du souci de SM le Roi de préserver l’avenir des deux fiancés qui comptaient fonder une famille conformément aux préceptes religieux et à la loi, malgré l’erreur qu’ils auraient commise et qui a conduit à cette poursuite », précise un communiqué du ministère de la justice en date du 16 octobre 2019.
La décision du roi Mohammed VI de gracier la jeune reporter de 28 ans, son fiancé et l’équipe médicale accusée de l’avoir aidée à avorter, a suscité des réactions de soulagement aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.
Une décision ‹‹ sage ››
« Je suis innocente (…). J’ai subi une grande injustice (...) », a déclaré Hajar Raissouni après sa libération.
La grâce royale a corrigé ’’un procès injuste”, a-t-elle ajouté à la presse.
Arrêtée en août et condamnée le 30 septembre, la journaliste du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, son fiancé, un universitaire, et son gynécologue ont été libérés en même temps qu’elle, quelques heures après la grâce royale.
Le Tribunal de Rabat avait condamné le jeune couple à un an de prison. Le médecin, un praticien reconnu, autrefois décoré par le Roi, avait écopé de deux ans ferme, avec 12 mois de prison avec sursis pour l’anesthésiste – octogénaire – et 8 mois avec sursis pour la secrétaire médicale.
“Enfin une décision sage et joyeuse”, a écrit sur Twitter Younes Maskine, le directeur de publication du journal Akhbar Al-Yaoum.
Hajar Raissouni qualifie de “sain et utile” le débat soulevé par son arrestation et espère que “son cas servira de locomotive” pour dépénaliser l’avortement, les relations hors mariage, l’homosexualité et autres actes actuellement passibles de prison dans le Code pénal marocain.
Affaire interne
Avec cette affaire, plusieurs voix s’élèvent pour appeler les législateurs à assouplir le Code pénal, pour qu’il soit en phase avec l’évolution de la société.
Sa Majesté le Roi a pris sa décision “sans entrer dans le débat souverain que les citoyens marocains mènent sur l’évolution de leur société et dans lequel se sont invités, de façon regrettable, certains étrangers, intellectuels, médias et ONG”, précise une source gouvernementale.
La décision du Souverain marocain est donc mue par la dimension humaine accordée à cette affaire, et dénote de ce que les parties extérieures ne doivent pas s’immiscer dans les affaires internes du Royaume.
F. A. A.
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