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Six centrales et confédérations syndicales du Bénin viennent d’entrer dans un creuset en signant une charte d’unité d’action syndicale. Mais la CSTB, qui ne partage pas les mêmes idéaux que ses camarades préfère faire cavalier seul. Invité de Crystal News, le 16 juillet 2020, le porte-voix de ce cadre de collaboration et de concertation, Noël Chadaré, donne quelques explications.
Le vendredi 03 juillet dernier, 06 centrales et confédérations syndicales ont signé une charte d’unité d’action syndicale. Il s’agit de CGTB, Cosi-Bénin, Untb, Csub, Cespib et Csa-Bénin. Selon le Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) Noël Chadaré, l’objectif de l’installation de ce cadre d’unité est l’efficacité de l’action syndicale. « Ce sont des confédérations qui partagent presque les mêmes valeurs, même idéaux donc des confédérations qui ont dit ensemble on sera plus fort », a-t-il expliqué.
A en croire le porte-voix de ce creuset, l’installation de ce cadre d’unité d’action est une renaissance du syndicalisme puisque les centrales et confédérations sont sorties divisées de la dernière grève de 2018. Aussi, notifie Noël Chadaré, les partenaires des institutions internationales à savoir la CSI Afrique, la CSI monde, l’Organisation internationale du travail ont-ils préconisé ce creuset pour plus d’efficacité dans l’action syndicale.
« Il faut se mettre ensemble pour éviter de diviser les forces et réduire à néant les chances d’obtenir quelque chose pour les travailleurs. On a mis sur pied le bureau exécutif national dont je suis le porte-parole pour une année. Ça va se faire de façon rotative pour une année renouvelable une fois », a-t-il ajouté.
Les actions de ce creuset se feront sur la base d’une feuille de route. Il y a aura les exécutifs dans les douze départements et ensuite la formation de responsables départementaux.
Plusieurs défis sont à relever. Il faut selon Noël Chadaré redorer le blason, « inverser le rapport de forces en notre faveur pour que le pouvoir nous prenne beaucoup plus au sérieux parce que le pouvoir décide du sort du travailleur sans prendre l’avis des confédérations ». Sans oublier l’augmentation du salaire des travailleurs en tenant compte du coût de la vie et la demande de la relecture des différents textes qui empêchent l’expression de la liberté des travailleurs.
La CSTB justifie son refus d’adhésion au cadre
La Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) n’a pas adhéré à la charte d’unité d’actions signée par les six autres centrales. D’après le porte-voix du cadre de collaboration et de concertation des six syndicats, la CSTB a eu copie de la charte mais n’a pas voulu s’enfermer en signant la charte pour avoir un peu d’autonomie. Elle est tout de même prête à mener des actions avec les six centrales pour le bien-être de tous les travailleurs, a indiqué Noël Chadaré.
Pour la secrétaire générale adjointe de la CSTB Mathurine Sossoukpè, au micro de Crystal News, la confédération n’a jamais été contre l’idée de l’action syndicale. « Qu’il vous souvienne que par le passé, nous avons organisé même des manifestations, des marches et grèves avec toutes les autres centrales. (....) nous disons que si unité d’action syndicale devrait y avoir lieu, il faudra qu’on s’entende autour de quoi nous allons faire l’unité d’action syndicale (...) s’entendre autour des revendications à défendre pour que l’unité d’action syndicale soit une réalité », a expliqué Mathurine Sossoukpè.
Au lendemain d’un séminaire où la CSTB a affiché clairement sa position, aucun débat n’a été fait sur les revendications des travailleurs avant la sortie d’un projet de charte.
« Si c’est leur unité qui va donner satisfaction aux revendications des travailleurs, la CSTB ne veut que ça. Mais tel que je vois, ça ne peut pas conduire les travailleurs à la satisfaction des revendications. Au contraire, ça renforce le pouvoir de Patrice Talon contre les travailleurs parce que cette unité d’action syndicale cautionne toutes les réformes », a affirmé la secrétaire générale adjointe de la CSTB.
Pour la CSTB, la solution c’est la remobilisation totale des travailleurs. « Il faut toujours aviser pour que les travailleurs soient debout. Ce n’est pas la somme des chefs au sommet qui donne la force aux travailleurs. L’idéale aurait été que les chefs s’entendent au sommet mais si les chefs s’entendent contre vous, il vaut mieux qu’à la base les gens se mobilisent et se battent autour de leurs revendications », a notifié Mathurine Sossoukpè.
A.A.A
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