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Tramadol, stimulant sexuel pour de nombreux Béninois




Véritable stimulant sexuel, le tramadol ou le tramol est de plus en plus prisé par de nombreux Béninois. Alors que la police multiplie les astuces pour combattre le fléau, une frange de la population ainsi que les trafiquants ne manquent pas d’ingéniosité pour contourner la vigilance des hommes en uniforme.

Nouvelle forme de stupéfiant, le tramadol ou le tramol est de plus en plus adopté par la jeunesse béninoise. Laquelle jeunesse use d’astuces pour s’en procurer au grand dam des dispositifs sécuritaires mis en place par les autorités policières pour combattre le phénomène.
Qu’il s’agisse de cannabis, d’héroïne, du chanvre indien et même du tramadol ou tramol, confie un commissaire de police qui a requis l’anonymat après plus de 20 ans de service, de nombreux Béninois y ont recours comme stimulant. Selon des sources policières, de nombreuses personnes qui ont été interceptées avec le tramadol ou le tramol, avouent qu’elles en prenaient pour améliorer leur performance au lit. Mieux, observent les mêmes sources, il est difficile de faire oublier à une personne sa première expérience avec la drogue. C’est donc ce premier souvenir de la drogue qui pousse souvent les gens à braver l’interdit. « Pour être honnête avec vous, je consomme du tramadol pour ne pas faire piètre prestation au lit. je vous avoue que depuis que j’ai pris contact avec ce stupéfiant j’ai du mal à m’en débarrasser », affirme un jeune Béninois qui n’a pas voulu dévoiler son identité. Pour un autre qui a aussi requis l’anonymat, après la première expérience, il éprouve d’énormes difficultés pour s’en débarrasser. « J’avoue que quand je ne consomme pas du tramadol je suis à la limite inefficace sur le plan sexuel », déclare t-il.
Les toxicomanes et les trafiquants de drogue défient constamment la vigilance de la police avec de nouveaux types de drogue, surtout le tramadol ou le tramol, la nouvelle trouvaille de la jeunesse béninoise. Selon des sources policières, le combat contre la drogue est sans fin. Mais le plus important est de comprendre pourquoi les Béninois ont recours aux stupéfiants.
Bien que certains consomment la drogue pour mieux s’affirmer au lit, d’autres par contre la consomment pour améliorer leurs performances sur le plan professionnel. Parmi eux, des conducteurs de taxi-moto communément appelés “Zémidjan”. Ces derniers, en provenance de toutes les contrées du pays atterrissent à Cotonou pour un mieux-être. N’ayant pas une formation requise, ils s’adonnent au zémidjan. Alors, ils circulent pendant plusieurs jours sans fermer l’œil. Pour tenir, B. T. originaire d’Adjohoun, affirme consommer constamment de la drogue. « Je travaille 3 à 5 jours sans me reposer après avoir pris du tramadol ».
A l’instar de B. T., de nombreux taxis motards consomment du tramadol dans le but de disposer de la force nécessaire pour travailler pendant plusieurs jours sans dormir.
Dans ce lot, on peut compter aussi des apprenants surtout ceux en classe d’examen, à se lancer dans la consommation de la drogue pour disent-ils, mieux assimiler les révisions pour les examens de fin d’année scolaire ou académique.
Selon plusieurs témoignages, le Tramadol ou Tramol communément appelé « Tr » est consommé pour de multiples raisons. Certains le prennent contre la fatigue.
Au début, il était généralement pris par ceux qui, quotidiennement ont affaire aux travaux physiques comme les dockers ou encore les tracteurs de pousse-pousse. D’autres le prennent pour s’évader des soucis socio-économiques ou par curiosité pour « tout simplement tester les effets du Tramadol ».

Le tramadol et ses conséquences


« La consommation du Tramadol (équivalent pharmaceutique du Tramol) a des effets secondaires très sérieux », fait observer le Dr Alain Fiogbé. Au nombre de ces effets secondaires il a surtout mis l’accent sur la somnolence, les vertiges, les nausées, les difficultés respiratoires. A ceux-là s’ajoutent d’autres effets tels que : hallucinations, constipations, euphorie et troubles visuels, accélération du rythme cardiaque, etc. « De toutes les manières, la prise de ce médicament en dehors de son usage médical entraine des conséquences très dangereuses pour ceux qui en consomment », avertit Dr Fiogbé.
Quelque soit la nature de l’action liée aux effets du “Tr”, il n’est pas du tout bon de consommer ce produit. Il entraine en effet, des conséquences très graves, occasionnant des morts et des pertes socio-économiques très sérieuses.
Du côté de l’OCERTID (Office Centrale de Répression du Trafic Illicite et des précurseurs) béninoise, on apaise. L’inspecteur de police affirme qu’il existe deux méthodes pour lutter contre la consommation du Tramadol au Bénin.
Dans un premier temps, la mise en place de l’UMCC (Unité mixte de contrôle des conteneurs) au port de Cotonou qui permet de vérifier le contenu des conteneurs arrivés au Bénin. L’inspecteur affirme que cette méthode leur a permis de saisir près de 62 tonnes de Tramadol à ce jour. Quant à la seconde méthode, il s’agit des descentes sur le terrain comme celle qui est souvent initiée au marché Dantokpa où près de 5 kg de Tramadol ont été saisis.
Cependant, il précise que le tramadol est un produit qu’on trouve dans les pharmacies mais qu’il n’est pas toléré au-delà de 50 mg. Pourtant avec l’explosion du marché illégal, on en trouve qui dépasse fortement cette dose généralement vendus par des personnes certainement sous-informées.
Mais les enquêtes se poursuivent pour mettre la main sur ceux qui commandent ce produit de façon illicite à destination du Bénin a-t-il rassuré.
Si ces propos semblent rassurants, un vendeur de café accompagné de Tramadol, d’origine étrangère, installé anarchiquement sur la route du port ne cache pas son enthousiasme. « Ce produit coule facilement et tant que la demande sera là, nous essayerons de vendre. Les zems sont pauvres », poursuit-il, et ils ont besoin de ce médicament pour résister à la fatigue. C’est la pauvreté. »
Pour lui, ses clients n’abusent pas du Tramadol au point de craindre pour leur santé.
L’avis est le même à Dédokpo où le vendeur accuse les pharmacies de s’approvisionner chez les dames du marché. « Nous avons peur quand ils nous prennent mais nous n’avons pas le choix. On a besoin d’eux. Et quand on les attrape pour ça, ils ressortent très vite », dénonce Alice assise derrière un zémidjan.

Toute préoccupation réfutée en bloc par l’inspecteur
Evoquant les causes, les avis divergent. Si les autorités pointent du doigt l’ignorance des « zems », les accusés évoquent quant à eux, la situation économique du pays. « Nous ne gagnons pas beaucoup d’argent et les zemidjans sont de plus en plus nombreux à Cotonou. Et comme nous avons des familles à nourrir, ce produit nous aide à tenir », déclare Kamarou, zém rencontré à Gbèdjromèdé.

Prendre le taureau par les cornes


Au même moment que des actions sont initiées pour sensibiliser les populations sur les effets néfastes de la consommation du “Tr”, un appel pressant devra être lancé aux chefs d’établissements scolaires. Ceci, pour conscientiser les élèves sur les dangers liés à la consommation de drogue. Il sera aussi question de faire ressortir aux jeunes que « les trafiquants, sachant que certains jeunes sont des cibles faciles, chercheraient à les utiliser comme distributeurs auprès de leurs amis. L’argent de poche des collégiens étant la principale motivation de ces trafiquants sans scrupule ».
Les élèves devront aussi être conscientisés, à intervalle régulier, sur les sanctions prévues selon les dispositions légales en cas de consommation, possession et trafic de drogues. Il s’avère que cela pourrait sérieusement mettre en péril leur avenir et leur bien-être social et familial.
Pour finir, le commissaire de police exhorte tous ceux qui sont dans le domaine de la santé à sensibiliser toute la population sur les conséquences et les méfaits du Tramadol car seule la sensibilisation permettra d’éviter l’exposition des populations aux maladies liées au Tramadol.
La consommation du « Tr » est très néfaste. Toutes les conséquences liées à la prise du ”Tr” ne sont pas mortelles. Il y a quelques unes qui peuvent faire rire.

Quelques témoignages


Hilarion Mahoutin : Agent comptable


« Une connaissance qui était sous l’effet du tramadol, a poignardé son meilleur ami sans s’en rendre compte. Il n’était pas du tout au courant de ce qu’il faisait ».

Roland Assogba : Conducteur de taxi-moto


« Un conducteur de zémidjan qui a remorqué une personne du troisième âge lui posa la question de savoir si le vieillard connaissait l’enfer ou la mort. Le vieillard répondit n’avoir aucune idée. Le conducteur de la moto lui répondit qu’il allait montrer l’enfer au vieillard. Il fonça sous une semi remorque et y laissa sa peau. Le vieillard a survécu à l’épreuve et a raconté la mésaventure quand il a retrouvé sa santé ».

Hermine Soukpon : Gérante d’un maquis


Mme Soukpon rapporte qu’un conducteur de moto trouva plus opportun de passer sous une semi-remorque au lieu de patienter et laisser passer le poid lourd. Il demanda au passager qu’il remorquait de tenir bien parce qu’il allait passer sous le camion pour sortir de l’autre côté. Le jeune homme lui accorda son approbation ne sachant pas que son conducteur était sous l’effet du « Tr ». Ce fut chose faite et tous les deux ont perdu la vie.

Patrick Aplogan : Informaticien


« Mon frère s’est noyé dans la mer à cause de l’influence du « Tr ». Pourtant le défunt était spécialiste de la natation et n’aurait eu aucun problème pour sortir sain et sauve de la mer s’il était en possession de toutes ses facultés ».

Sébastien Sonon : Garagiste
« La consommation du “Tr” entraine de sérieuses perturbations au niveau du transfert des bagages au marché Dantokpa. Selon ce témoin, les pousse-pousseurs qui sont sous l’influence du “Tr” mélangent la destination des bagages à la gare. Il leur est arrivé à maintes reprises de ranger les bagages des voyageurs qui vont à Bohicon sur la destination de Parakou et vice-versa ».

Boris Fagnon : Technicien de froid


« Un consommateur de “Tr” roulant à moto devant une porte où sont assis des amis, revient plus tard et n’ayant pas toutes ses facultés, avait voulu enfoncer le mur où ils sont assis. Les jeunes gens l’empêchent de se casser la figure. Cette action l’énerve. Ce dernier est irrité parce qu’il estime que le mur n’était pas là quand il passait il y a quelques moments. Il se demande pourquoi les gens érigent le mur sur son passage. Après moultes tentatives, les amis ont compris qu’il avait la tête en l’air. Ils lui ont signifié qu’il avait raison et que le mur venait juste d’être érigé. Il s’en est réjoui et s’estimant avoir eu gain de cause, il rebroussa chemin et évita de se casser la tête ».

Moussa M’Po : Transporteur de cabri


« Un consommateur du “Tr” passait devant la maison de son oncle et voyant les gens assis devant la maison, il s’assied par terre pour saluer les compagnons de son oncle. Ceux-là ne s’en revenaient pas du respect profond du neveu de leur ami. Un jour viendra ou il n’y avait personne devant la maison mais des chèvres qui se reposaient. Il passait au même moment s’inclina devant les chèvres pensant que c’étaient les amis de son tonton. Il ne pouvait même pas faire la différence entre chèvres et personnes ».



Odi I. AÏTCHEDJI

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

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