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131 Béninois rapatriés de la Libye




Fin de calvaire, début d’une autre vie ! Depuis hier mercredi 10 septembre, 131 Béninois qui vivaient dans la peur et l’angoisse dans des zones à risque de Tripoli en Libye, ont rallié Cotonou. A leur arrivée, ils ont été accueillis pas plusieurs membres du gouvernement ainsi qu’un important dispositif de sécurité, puis bénéficié de soins et de soutien.


Par Josué F. MEHOUENOU


Mercredi 10 septembre, 12 heures 38 minutes. Un airbus spécialement affrété s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Cadjèhoun. Pour des raisons de sécurité et en raison des conditions de négociation qui ont conduit à son décollage, les chasseurs d’image et autres reporters sont interdits de révéler les détails de l’appareil. Mais là n’est pas le plus important. Au bas de la passerelle, plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres Alassane Soumanou, Simplice Dossou Codjo et Robert Théophile Yarou attendent. A leurs côtés, le président de l’association des Béninois vivant en Libye, Benoît Adanbadji et l’ambassadeur du Bénin dans ce même pays, Boubacar Ouédraogo. 

C’est lui qui le premier, monte à bord de l’appareil où l’accueille un ancien diplomate libyen accrédité à Cotonou. Les échanges durent deux minutes. Après quoi, deux dames, l’une portant une grande photographie du président Boni Yayi descendent les marches. C’est le début de l’opération ! Pendant plusieurs minutes, des dizaines de Béninois descendent de l’avion et se positionnent sur le tarmac de l’aéroport. Les visages ne sont pas particulièrement souriants.


On pouvait y lire de la tristesse, de la peur, et par endroit le dépaysement… Bref, l’ambiance qui anime habituellement ceux qui retrouvent la terre de leurs ancêtres n’était pas au rendez-vous. Dans le lot, seulement deux dames, une jeune fille et une autre petite fille. En dehors de ces quatre, l’essentiel du contingent était composé de jeunes gens. La moyenne d’âge devrait se situer en dessous de 20 ans. Les moins âgés ont 17, 18 ans et les plus âgés disent n’avoir que 25 ans. Ils ont sué le chaud et le froid à Tripoli, notamment dans certains de ces quartiers où crépitent les armes et où certains individus font régner la terreur des armes blanches.

Et c’est dans cette ambiance délétère empreinte d’insécurité, de menaces et de précarité qu’ils ont sonné l’alerte en direction de la représentation diplomatique béninoise à Tripoli pour demander aide et protection. Pourtant, tous ne sont pas revenus au pays. Sur l’effectif de ceux qui ont manifesté le désir de rallier le Bénin, 26 ont pris la tangente à l’heure de l’embarquement et ont abandonné tout projet de retour au pays. Finalement, ils seront 131 à avoir pris le départ et ce sont eux qui ont été accueillis hier à l’aéroport de Cotonou.


Délivrés d’un long calvaire 


En plus du calvaire habituel inhérent à la vie en Libye, les Béninois, selon leurs témoignages, ont été soumis depuis environ trois semaines à une chasse à l’homme, du moins une chasse à l’homme noir orchestrée par certains autochtones. A l’instar des autres concitoyens africains, notamment « les Maliens, les Gambiens… », ils se trouveraient traqués et menacés de vider leurs logements et de déguerpir du territoire libyen sous la menace d’armes à feu et d’armes blanches, ont-ils confié hier à leur arrivée à Cotonou. Certains, encore sous le choc, avaient de la peine à se confier. C’est le cas par exemple de Awali Idrissou, 25 ans, matelassier de formation.

Parti pour l’exil libyen depuis deux mois, il était encore sous le choc, face au contraste vécu surplace, notamment pendant les derniers jours où lui et ses pairs ont fait face à une montée de la violence et se sont vus contraints de se réfugier à l’ambassade béninoise pour demander secours et protection. Cet appel au secours n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. La représentation béninoise à Tripoli qui elle aussi, face à la montée de la violence, a dû se déployer vers la Tunisie, selon certaines sources diplomatiques, a tôt fait de prendre le taureau par les cornes pour leur éviter le pire. Cela aura duré plusieurs jours, plus de quinze en tout cas.

Le temps pour l’ambassadeur Boubacar Ouédraogo d’engager et de conduire les diligences nécessaires avec Tripoli pour obtenir leur retour au pays. Sa qualité d’homme d’officier aurait été pour beaucoup dans la réussite des tractations, dit-on. Pendant ce temps, il a fallu compter sur la générosité d’un ancien ambassadeur de la Libye près le Bénin, pour les nourrir sur place. Deux alertes infructueuses ont été données à Cotonou, avant que finalement, dans la matinée d’hier, ces Béninois ne décollent de Tripoli, peu après sept heures, heure de Cotonou. 
« Ils sont originaires à 90% du département de la Donga »
Les Béninois rapatriés hier au pays étaient partis de Djougou, Copargo, Kandi… même si les ressortissants de Djougou dépassent de très loin les autres. A leur jeune âge (17-25 ans) s’ajoute une certaine naïveté et une soif de s’enrichir à l’étranger qui les obligent à rallier en masse la Libye pour y travailler. Là-bas encore, ce n’est pas l’El Dorado rêvé. Les travaux sont de bas étage, souvent sous-payés, parfois pas du tout payés, le tout dans un contexte de menace et d’insécurité permanente. Sakihou Kpétoni en tout cas n’aura gardé aucun bon souvenir de son séjour au pays de feu Moammar Kadhafi. Parti, dit-il, par « manque de moyens de sa famille » et dans le souci de réussir sa vie ailleurs, ce jeune béninois, âgé de 22 ans, a vécu plus de deux ans à Tripoli et tente avec un français approximatif de conter son enfer. « Nous étions partis pour travailler. Mais une fois là-bas, il n’y avait pas vraiment du travail.

Au départ, nous nous débrouillions avec du travail sous payé et non payé pour nous nourrir et payer nos loyers. Mais par la suite, cela s’est détérioré. On est resté courageux, mais à un moment donné, cela ne marchait plus du tout. Face à la montée de la violence, nous avions tous peur et nous avions compris qu’il ne servirait à rien de s’efforcer de rester dans un pays où il n’y a pas la sécurité et dire que nous sommes en paix. On se cachait tout le temps. A Tripoli, c’était des fusils et même des bombes partout.


Et quand nous avons reçu l’ultimatum des Libyens pour quitter le pays, nous nous sommes rabattus sur notre ambassade. » Avec elle, on apprendra que certains Béninois qui étaient hors de Tripoli pour raison de travail n’ont même pas réussi à rallier la capitale libyenne pour être de l’expédition. Ce récit de Sakihou Kpétoni ne diffère pas de celui de ses pairs.

Salifou Mohamed, 18 ans, l’un des plus jeunes du lot n’a pas sa langue dans sa poche. Parti de son Djougou natal, il y a quelques semaines, le voilà qui revient sans la fameuse « richesse libyenne » qu’on lui avait fait miroiter et pour laquelle ses parents et lui ont mobilisé les ressources nécessaires pour lui payer le voyage. Il n’aura passé que deux mois, mais jure que pour lui, la Libye restera à jamais un passé. Pourtant, pour y aller, il lui a fallu mobiliser quelques 500 000 francs Cfa et traverser dans des conditions difficiles, la localité d’Agadès au Niger puis le désert du Sahara. « La traversée dans le Sahara dure dix jours voire un mois. Chacun a sa chance », rétorque Salifou Mohamed. Mais une fois sur place, le travail se révèle être un supplice. « On ramasse du sable et des briques, on casse les maisons et on n’est pas toujours payé.


Certains vous chassent avec le fusil, quand vous réclamez votre argent », raconte-t-il. Pour ce qui est des évènements de ces derniers jours, il fait savoir qu’il y a eu de nombreux blessés et même des morts, même si du côté béninois, on ne dénombre pas de pertes en vies humaines. De retour au pays depuis le 13 juillet dernier pour ses vacances, le président de la communauté béninoise en Libye, Benoît Adanbadji qui a suivi les évènements depuis Cotonou souhaite pour sa part que ces jeunes « restent sur place et travaillent ». S’ils doivent voyager, dit-il, « ils n’ont qu’à passer par les voies officielles et non par le désert pour risquer leur vie ». Mais cet appel, comme il le sait sans doute, ne sera pas entendu. Car, c’est la seconde fois que le gouvernement béninois organise un rapatriement du genre après une précédente en juillet 2013. De quoi susciter d’ailleurs la colère de certains de ses membres qui ont dépêché sur place à l’aéroport, des dignitaires religieux musulmans pour une séance d’exhortation, avant le retour des rapatriés en famille. Mais les jeunes rapatriés ont-ils eux, pris la mesure de la situation ? Difficile à dire ! Toujours est-il qu’en observant l’Airbus A320 qui les a déposés à Cotonou, s’envoler à nouveau en direction de Tripoli, tous n’ont pas fait le vœu de ne plus fouler à nouveau le sol libyen. 

250 millions d’investissement pour sauver 131 vies !


Comme il est de coutume en de pareille circonstance, aucune des autorités présentes hier à l’aéroport de Cotonou n’a voulu dévoiler le montant consacré au rapatriement des 131 Béninois au pays. Pourtant, il a un coût. On peut tout de même lister les composantes importantes comme par exemple la location d’un airbus spécialement pour les ramener et les autres frais y afférents, pour comprendre combien de millions de francs Cfa ont été injectés pour réussir le retour au pays et en bonne santé de ces Béninois vivant en Libye.« Si dans toutes les régions où les gens se battent, nos compatriotes doivent faire l’objet de rapatriement et que le gouvernement doit dépenser des centaines de millions pour aller les chercher, ce n’est pas bon…


Leur rapatriement a coûté ce que cela doit coûter. C’est des centaines de millions de francs. Ce que vous devez comprendre, c’est que l’avion a été affrété par le gouvernement qui a tout pris en charge. Ce n’est pas cent millions, ni deux cent millions, parce qu’il y avait d’autres dispositions sécuritaires à prendre. On ne peut pas faire le point parce que nous continuons les charges, mais tout est pris en charge par le gouvernement ».

Ce sont là, les explications fournies par le ministre de l’Enseignement secondaire, Alassane Soumanou Djimba, assurant l’intérim de son collègue des Affaires étrangères, par rapport au coût du rapatriement. Comme on peut le constater, cette déclaration n’apporte pas la précision nécessaire sur la facture de ce come-back.

Fort heureusement, au détour d’un échange informel, un autre ministre, fortement impliqué dans la même opération a lâché le morceau : 250 000 000 F CFA ! C’est ce que le Bénin aura au finish déboursé pour obtenir le retour au pays de ses citoyens.

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