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Le décret n° 2024- 991 du 19 juin 2024 portant règlementation du secteur funéraire au Bénin fixe un délai pour procéder aux inhumations. Elles doivent avoir lieu dans 30 jours au plus tard après le décès. À Cotonou, les populations donnent leurs avis et apprécient cette décision issue des réformes visant à règlementer le secteur funéraire au Bénin.
Les inhumations ont lieu dans un délai de trente (30) jours au plus tard après le décès, sauf prorogation accordée par le Procureur de la République compétent. Passé ce délai, il est procédé à une inhumation en fosse commune selon l’article 56 du décret n° 2024- 991 du 19 juin 2024 portant règlementation du secteur funéraire au Bénin. « C’est une décision que moi je salue. Elle va éviter de laisser les corps de nos parents ou de nos proches durant plusieurs semaines à la morgue », a affirmé Julien Kiti, agent comptable.
Pour Maxime Djovi, enseignant à la retraite, ce délai va amener les familles à accélérer l’organisation des obsèques. « Moi je connais des familles qui ont fait presque une année avant d’enterrer un corps. Ils ont pris le temps de chercher l’argent pour bien l’organiser. Vous savez qu’au Bénin ici, ils aiment faire les grandes cérémonies et il faut d’abord trouver l’argent. Les familles seront désormais obligées de vite faire les choses (enterrer leur parent, ndlr) avec cette nouvelle décision du gouvernement », a-t-il confié.
« Il y a des parents qui vont déposer les corps à la morgue et abandonnent pour des mois. Ce n’est pas bien. Je trouve qu’en un mois on peut organiser l’enterrement d’un parent décédé. Si la famille tient à faire une cérémonie, elle peut bien le faire après les obsèques », a notifié Gérard Akodé.
« Ici au Bénin on dépense trop pour les enterrements. J’espère que cette décision va amener les parents à organiser rapidement les funérailles. Personne ne peut vouloir que son parent soit enterré dans une fosse commune », a indiqué dame Philomène, ménagère.
Selon Roland Apovo étudiant en droit, cette décision va aussi régler le problème de surcharge des dépouilles dans les morgues. « Certaines morgues n’ont même plus de place pour recevoir des corps. Des corps sont entassés et les morgues ne respectent aucune règle sanitaire. Avec cette décision, les morgues seront mieux entretenues », a-t-il relevé
Pour d’autres, le délai de 30 jours est court et ne permet pas de respecter les traditions « Dans certaines familles, il y a des cérémonies traditionnelles qui nécessitent plus de temps. Après le décès du membre de la famille, il y a des cérémonies qui se font avant et après l’inhumation. Les cérémonies se font en respectant un nombre de jours », a indiqué Yves Fambo, graphiste.
« C’est une bonne décision du gouvernement et il faut qu’on respecte cela pour permettre aux personnels des morgues de bien faire aussi leur travail », a confié Marcelline Houanou, revendeuse.
Les inhumations sont également soumises à l’obtention préalable d’un permis d’inhumer. Il est délivré par le Secrétaire exécutif de la mairie du lieu de sépulture sur présentation d’un certain nombre de pièces. « Le gouvernement est entrain de régler beaucoup de problèmes avec cette décision. Nous espérons que les démarches administratives ne seront pas longues et que le coût du permis d’inhumer est accessible à tous. Si c’est pour nous amener à vite enterrer nos parents pour libérer les morgues, il ne faut pas dans le même temps nous créer des dépenses énormes », a souligné Claude Zohounto, entrepreneur.
Le décret définit les règles mais aussi les sanctions. Selon l’article 69 du décret, les actes constitutifs de manquements ou fautes sont passibles, selon leur gravité et sans préjudice des poursuites pénales, de sanctions. En cas de défaut d’enregistrement de dépouille mortelle, défaut de registre, d’inhumation sans permis d’inhumer etc, il est prévu comme sanction une amende forfaitaire plus un avertissement. A travers le décret n° 2024- 991 du 19 juin 2024, le gouvernement renforce la réglementation dans le secteur funéraire afin de le mettre aux normes et standards requis en matière de santé, d’hygiène, d’assainissement et d’environnement en vigueur au Bénin.
A.A.A
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