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De 1990 à ce jour, Nicéphore Soglo, Boni Yayi et Mathieu Kérékou ont eu chacun leur histoire de coup d’Etat. Après plusieurs mois de détention, la majeure partie des présumés auteurs de toutes ces tentatives de putsch militaires ont été acquittés ou graciés. De ce fait, la question se pose alors de savoir si Pamphile Zomahoun et Johannes Dagnon mis sous mandat de dépôt dans une seconde affaire de coup d’Etat contre Boni Yayi, pourront-ils s’en sortir ?
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De 1991 à 1996, au moment où le peuple béninois jouissait de la liberté d’expression sous le régime de Nicéphore Soglo, plusieurs officiers des forces armées nationales ont fait l’objet d’arrestations massives pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Le capitaine Tawès aura été le plus célèbre des putschistes sous l’ère du Renouveau démocratique. Une aventure qui a valu au jeune capitaine l’exil politique et une condamnation par défaut. Par la suite, ce dernier a été gracié puis réhabilité. Actuellement il est attaché militaire dans une ambassade du Bénin en occident.
Outre le coup de Tawès, il y a eu également l’affaire du commandant Edouard Agbémadokpohou. Le tort de ce natif du Couffo, est d’être le meilleur ami du fils de feu Sanny Abacha avec qui il a eu à faire l’école militaire. Ainsi, compte tenu de l’Etat des relations tendues entre le Bénin et le Nigeria à l’époque, l’on a tôt fait d’accuser le jeune officier de tentative de coup d’Etat. A l’époque Agbemadokpohou était a la tête d’un détachement militaire constitué au plus de 50 hommes.
Après neuf mois de vie carcérale, le commandant Agbémadokpohou a été blanchi par la justice de son pays. Aux derniers nouvelles, il serait admis à la retraite ou serait en mission actuellement au Canada.
Entre autres tentatives de putschs militaires ayant également marqué le règne de Nicephore Soglo de 1991 a 1996, on peut citer le tir de roquette contre le chantier du Centre International de Conférences de Cotonou à l’époque. C’était en 1995 à quelques mois du sommet de la Francophonie que Cotonou avait abrité.
De toutes ces affaires de tentative coup d’Etat qui ont marqué la vie du Bénin depuis 1990, seul le règne de Mathieu Kérékou II (1996-2006) a été le plus calme du moins en apparence. Selon des sources proches de la garde présidentielle à l’époque, il y a eu plusieurs intentions de coup d’Etat. Mais toutes ces initiatives sont restées à l’étape embryonnaire et les personnes soupçonnées n’étaient pas arrêtés faute de preuves. Dès que l’information est confirmée, c’est le Général Kerekou lui même qui convoquait les supposés auteurs à qui il annonçait avec détails leur projet en gestation
Chassé le naturel
Depuis avril 2006, le spectre des tentatives de coup d’Etat semble reprendre sous le régime Boni Yayi. Après la tentative de 2006 alors que le Chef de l’Etat était en tournée à l’intérieur du pays, c’est le richissime homme d’affaire Patrice Talon qui serait le bras financier de tous les projets de déstabilisation du régime Boni Yayi. Les communiqués du ministère de l’intérieur, la tentative d’empoisonnement de Boni Yayi et tout récemment l’arrestation de Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun sont édifiants.
Or, dans leur grande majorité, les béninois continuent de croire que leur pays est à l’abri des putschs militaires depuis l’historique conférence nationale des forces vives de la Nation qui a consacré la démocratisation de la vie politique nationale.
Mais il est curieux de remarquer que depuis 1990, les histoires de renversement de l’ordre constitutionnel continuent de polluer la gouvernance politique de notre pays. On pourrait même dire que les coups d’Etat militaires sont consubstantiels à la vie politique du Bénin.
Il n’est plus utile de rappeler les putschs militaires cycliques des années 1960 qui ont valu au Bénin l’appellation de l’enfant malade de l’Afrique. Une période d’instabilité politique auquelle le coup d’Etat du 26 octobre 1972 est venu mettre fin avec son régime marxiste léniniste.
Un régime de triste mémoire qui à son tour aura connu en dix sept ans d’existence une bonne dizaine de tentative de coup d’Etat dont le plus célèbre a été l’agression du 16 janvier 1977.
La suite est connue. Les auteurs de cette agression ont été amnistiés. Certains sont devenus plus tard conseillers à la présidence de la République, d’autres sont devenus ministres ou chargés de mission Mathieu Kérékou leur pire adversaire politique.
Que dire également du Général François Kouyami, qui a du s’enfuir suite à son incarcération à Ségbana pour tentative de coup d’État contre Mathieu Kérékou. Il a été nommé par la suite Chef d’Etat major de l’armée béninoise puis Général de brigade.
Même le colonel Janvier Assogba l’un des cerveaux du coup d’Etat du 26 octobre 1972 a été réhabilité après sa condamnation par Mathieu Kerekou pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Aujoud’hui, il jouit d’une retraite paisible avec reconstitution de carriers après sa libération.
Des exemples du genre sont multiples au Bénin.
Au finish, on retiendra que jusqu’à présent, toutes les personnes impliquées d’une manière ou d’une autre dans une affaire de coup au d’Etat au Bénin ont été plus tard acquittées ou relaxées. C’est la constance au Bénin. Ce qui rend dubitatif le peuple béninois chaque fois qu’une affaire de putsch est annoncée dans les médias.
Eu égard à tout ce qui précède, Pamphile Zomahoun et Johannes Dagnon mis sous mandat de dépôt pour atteinte à la sûreté de l’Etat auront-ils la chance de s’en sortir au terme de l’instruction de leur dossier ?
J. ZOHOUN
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