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L’initiative du gouvernement de la Rupture de réviser la Loi fondamentale de 1990 continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, il ne s’agira pas de réviser pour perdurer au pouvoir, mais dans le but de répondre aux aspirations profondes du peuple. Le directeur de Communication de la Présidence, était ce dimanche 12 mars 2017 sur les antennes de la radio Océan Fm dans l’émission « Cartes sur Table », où il a expliqué les tenants et les aboutissants de cette révision.
La révision de la Constitution concerne prioritairement le mandat unique qui pourrait être soit 5, 6, 7 ou 8 ans, renseigne Wilfried Léandre Houngbédji. Selon lui, ce mandat unique, sera appliqué après le quinquennat du président Talon.
Au niveau de la justice, le président de la Cour suprême ne sera plus nommé par le président de la République mais plutôt élu par ses pairs de telle sorte qu’il devienne le président du Conseil supérieur de la magistrature. L’immunité des membres du gouvernement sera revue et dès que « vous cessez d’être ministre, votre immunité tombe, vous devenez un simple citoyen et là vous pourriez être interpellé par la justice », ajoute le directeur de communication de la présidence.
En ce qui concerne la Haute Cour de justice, l’institution ne sera plus permanente mais interviendra à chaque fois que le besoin se fera sentir.
Wilfried Houngbédji a apprécié les agitations qui ont lieu actuellement autour des modifications à apporter à la Constitution. Pour lui, la Constitution définit le passé, le présent et l’avenir de la République. D’où la nécessité de prendre en considération, selon lui, les avis que les politiques, hommes de droit et organismes non gouvernementaux opinent en ce qui concerne le toilettage des textes de la République.
Le président Talon tient à son projet comme il l’a annoncé depuis l’élection présidentielle de 2016. Entre le référendum et la transmission du projet au parlement, le directeur de la Communication de la Présidence a affirmé que « l’Assemblée nationale est le lieu par excellence où a lieu ce débat ». Selon ses clarifications, le référendum sera la deuxième méthode quand l’initiative ne va pas recevoir l’assentiment de la majorité des parlementaires. « Le projet passerait à condition que les 4/5 des élus du peuple donnent leur approbation. Le référendum ne pourra intervenir si au lieu de ces 4/5 d’adhésion, l’on obtenait au moins 3/4 des voix des parlementaires.
Pour lui, le chef de l’Etat a déjà procédé par voie du consensus qui a permis la consultation des différentes composantes de la société pour recueillir leurs opinions et suggestions sur la question.
« Nous avons une sorte de consensus », précise Wilfried Léandre Houngbédji qui indique que l’initiateur du projet qui est le chef de l’Etat a consulté, comme le prévoit la Constitution, les différentes composantes de la société. Ce consensus a permis de « disposer d’un document synthèse qui sera soumis incessamment à l’Assemblée nationale ».
Pour ceux qui pensent qu’il faut une nouvelle conférence nationale avant la révision des textes, le communicateur a précisé que les réalités actuelles diffèrent des raisons historiques qui ont ouvert les assises de 1990. « Historiquement, il faut rappeler que le Bénin vivait une crise structurelle majeure, une crise politique qui menaçait le pays de déflagration d’où cette constituante », a-t-il souligné.
La révision de la Constitution permettra la revalorisation des partis politique à travers un financement et l’harmonisation du calendrier électoral, selon Wilfried Léandre Houngbédji.
« Nous sommes en début de mandat, nous ne sommes pas en fin de mandat où il y aura la suspicion, et on parlera d’une révision pour s’éterniser au pouvoir », clame l’invité de « Cartes sur Table » qui demande à ses compatriotes de ne pas céder à la peur ni au chantage des agitateurs.
Boniface CAKPO