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L’Ordre National des Architectes et des Urbanistes du Bénin (ONAUB) a tenu une conférence de presse, vendredi 08 novembre 2024, à son siège, à Agblangandan, pour sensibiliser sur le délit pénal d’exercice illégal et d’usurpation de titre d’architecte et d’urbaniste au Bénin. La conférence, animée par Aimé GONÇALVES, président de l’Ordre et d’autres membres du Conseil, a permis d’alerter le public sur les répercussions de cette pratique sur la sécurité des citoyens, la réputation de la profession. Les sanctions pénales encourues par les usurpateurs ont été également rappelées.
Professions dont l’exercice est réglementé par la loi, les métiers d’architecte et d’urbaniste font face à une « réalité préoccupante » : l’exercice illégal et l’usurpation du titre d’architecte ou d’urbaniste. Une problématique jugée urgente par l’Ordre National des Architectes et des Urbanistes du Bénin (ONAUB) qui l’a fait savoir lors d’une conférence de presse tenue, vendredi 08 novembre 2024, au siège du Conseil.
« L’architecture et l’urbanisme ne sont pas seulement des métiers, mais des engagements envers notre société. Ils impliquent des compétences, des connaissances et une éthique que nous devons tous respecter », a rappelé Aimé GONÇALVES, président de l’Ordre National des Architectes et des Urbanistes du Bénin (ONAUB). L’exercice illégal de ces professions compromet non seulement la « qualité des constructions » mais aussi la « sécurité » des citoyens, selon l’Ordre qui déplore la prolifération de l’usurpation de titre.
Michel Rodrigues SAMA, Secrétaire aux Affaires juridiques de l’ONAUB, a exposé l’état des lieux, évoquant des pratiques non régulées de conception architecturale effectuées par des autodidactes, des techniciens et même des ingénieurs.
L’exercice illégal des métiers d’architecte et d’urbaniste engendre de multiples conséquences, notamment sur le plan de la sécurité.
Des conséquences graves et multiples
Les bâtiments conçus sans les compétences requises présentent des risques élevés d’effondrement et nécessitent souvent des corrections coûteuses pour leurs propriétaires, selon les mises en garde de Abraham AVAKOUDJO, Secrétaire Général de l’Ordre National des Architectes et des Urbanistes du Bénin (ONAUB).
« (…) D’énormes problèmes sont recensés, notamment au niveau de la qualité de la construction, la qualité de la conception architecturale et la sécurité des bâtiments ainsi produits, au niveau du respect des normes de construction, au niveau de la fonctionnalité des bâtiments ainsi projetés, au niveau du confort et de l’esthétique, de la projection des villes, etc. », a expliqué le SG.
Au nombre des facteurs contribuant à entretenir cette pratique nuisible, figurent le manque de surveillance et l’absence de recours efficaces pour les victimes. Il y a également : le « déficit énorme de sensibilisation au niveau des populations », la « forte pénurie de professionnels dans le secteur de l’architecture » et les « lacunes profondes dans la règlementation ».
« Aujourd’hui, nous sommes environ 225-250 au plus, y compris tous les jeunes que nous avons et ceux qui ne sont même plus de ce monde. Plus de 90% de ce nombre se retrouve dans les grandes villes. Le reste du pays fait quoi ? », a déploré M. SAMA.
Usurpateurs sous le coup de la loi
L’architecte, selon Alain AKPO, huissier de justice réquisitionné par l’Ordre, est une personne dont le métier est de concevoir le plan d’un édifice et de diriger l’exécution. C’est un professionnel qui a appris ce métier, qui a suivi une formation bien déterminée. La profession d’architecte en République du Bénin est bien régie par des textes. « Il y a un décret qui fixe les conditions d’accès et d’exercice de cette profession. Donc, toute violation de ces textes est passive de sanction. Le Code pénal béninois a prévu des sanctions (…) », a-t-il précisé.
L’ONAUB a pris des mesures face aux enjeux de la lutte contre l’exercice illégal et l’usurpation de titre d’architecte au Bénin.
Mesures et actions engagées par l’ONAUB
Les actions de l’ONAUB incluent le renforcement des contrôles sur les chantiers, la création d’un registre public des architectes accrédités, et des campagnes de sensibilisation dans les régions rurales pour mieux informer le public sur l’importance de faire appel à des professionnels qualifiés. L’Ordre travaille également à renforcer sa collaboration avec le Ministère de la Justice afin d’initier des poursuites contre les contrevenants.
L’ONAUB prévoit d’intensifier la formation continue des jeunes professionnels.
Pour finir, Aimé GONÇALVES, président de l’Ordre National des Architectes et des Urbanistes du Bénin a appelé à « œuvrer pour un Bénin où l’architecture et l’urbanisme sont exercés dans le respect des normes et des valeurs (...) ».
M. M.