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L’Ambassade de Belgique au Bénin a organisé, ce mercredi 06 décembre 2023, un débat sur les violences basées sur le genre dans les milieux de formation professionnelle et d’apprentissage. L’évènement a eu lieu à l’école professionnelle Salésienne Don Bosco à Zogbo (Cotonou) en présence de l’Ambassadrice Sandrine Platteau.
Des jeunes en formation, responsables d’ONG, partenaires de la coopération belge et autorités béninoises ont échangé autour du thème : « Violences basées sur le genre dans les milieux de formation professionnelle et d’apprentissage ». C’est un évènement organisé par l’Ambassade de Belgique à Cotonou, dans le cadre de l’édition 2023 des 16 jours d’activisme contre les VBG. La séance d’échange a permis de donner de la visibilité aux actions de la Belgique en matière de lutte contre les VBG tout en mettant l’accent sur les VBG dans les milieux de formation professionnelle et d’apprentissage. « Le gouvernement du Bénin dans son programme d’actions et sa stratégie nationale de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, a pour objectif de faire passer de 11 % en 2019 à 70 % en 2030, la proportion d’apprenants de l’ETFP. Vu cette ambition, il nous semblait tout naturel d’aborder la question des VBG dans les milieux d’apprentissage et de formation », a affirmé Martin Deroover, chef de coopération à l’Ambassade de Belgique à Cotonou. A l’en croire, les violences basées sur le genre ne sont pas seulement des violations des droits humains, elles sont aussi une offense aux valeurs de dignité, d’égalité et de respect. « Il s’agit d’un défi sociétal qui nécessite l’effort des hommes et des femmes pour briser le silence entourant ces actes », a ajouté Martin Deroover.
De bonnes pratiques en matière prévention et de prise en charge
La rencontre axée sur les VBG dans les milieux de formation professionnelle et d’apprentissage a été marquée par trois panels. Le premier panel a été l’occasion d’écouter des témoignages poignants de quelques victimes de VBG. Ces dernières ont subi entre autres le harcèlement dans le milieu scolaire, le mariage forcé, le viol mais aussi la violence économique. L’une des victimes a partagé avec les participants, comment elle a été récupérée par la Maison du Soleil des Sœurs, sa formation à la Maison de l’Espérance, partenaire de VIA Don Bosco ainsi que son accompagnement à l’insertion socio-professionnelle.
Plusieurs structures belges et partenaires mènent des actions de lutte contre les VBG. Lors du deuxième panel, des ONG telles que Carrefour Jeunesse Afrique, Terres Rouges, VIA Don Bosco ont partagé leurs dispositifs et bonnes pratiques en matière de prévention et de prise en charge des victimes de VBG. Selon Aminata Sogodogo, point focal genre au Collège professionnel et technique Don Bosco de Parakou, la lutte contre les VBG dans les milieux d’apprentissage et de formation se fait à travers l’élaboration des politiques du genre, la mise en place des outils de dénonciation, la sensibilisation et la prise d’initiative par les apprenants. Les participants ont aussi reçu quelques bonnes pratiques pour éviter les violences en ligne. Colombe Hounkpatin du programme Digiboost de l’agence belge Enable recommande aux jeunes de protéger leurs données personnelles sur les réseaux sociaux ; de veiller à paramétrer leurs comptes et d’éviter de cliquer sur tous les liens. « Un élément personnel ne se partage pas et il ne faut jamais céder au chantage », a-t-elle conseillé.
Le troisième panel a été consacré aux actions de l’Etat visant la lutte et la prise en charge des VBG. Le directeur général des Affaires Sociales, Bruno Gbehinto a relevé la mission des Centres de Promotion sociale ; celle de veiller à l’application des politiques et stratégies du ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance. « Les victimes de VBG sont bien accueillies, écoutées et orientées », a-t-il indiqué. Quant à la présidente de l’Institut national de la Femme, Huguette Bokpè Gnacadja, elle s’est réjouie du renforcement du cadre législatif qui donne désormais de l’insomnie aux bourreaux des femmes et des filles. Dans son intervention, le point focal VBG Police républicaine Olga Assogbaga a signalé que le numéro vert 166 est toujours ouvert pour toute dénonciation et signalement.
Pour l’Ambassadrice de Belgique au Bénin, la lutte contre les VBG nécessite l’engagement de tous. Il faut, soutient Sandrine Platteau, poursuivre et intensifier les actions afin de relever les défis de la prévention des VBG dans les milieux de formation professionnelle et d’apprentissage. Elle n’a pas manqué de remercier les partenaires qui ont pris part à l’organisation de l’évènement.
Akpédjé Ayosso
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