Dans l’ « anticipation » avant même l’annonce de la suppression de la subvention sur le carburant au Nigéria, une mesure qui a fait exploser le coût de l’essence de contrebande, le gouvernement du Bénin a pris des mesures pour rendre disponible le carburant sur l’ensemble de son territoire. Ces mesures ont été exposées aux professionnels des médias, vendredi 16 juin 2023, par le Secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement.

Les prix du carburant n’ont pas augmenté dans les stations au Bénin à l’annonce de la fin des subventions sur le carburant au Nigéria. C’est le coût de l’essence de contrebande qui a connu une hausse, a souligné d’entrée le porte-parole du gouvernement vendredi 16 juin 2023 lors de sa rencontre hebdomadaire avec les journalistes. Mais si des files inhabituelles s’observent dans les stations-service, c’est parce que 70% des usagers abonnés auparavant à l’essence de contrebande, ont pris d’assaut les stations quand le coût du ‘’Kpayo’’ a flambé. Les queues seraient interminables si le gouvernement n’avait pas agi en amont. « (…) Nous avons (…) anticipé en encourageant les acteurs à multiplier les stations dans le pays, parce que, souvenez-vous, il y a 7 ou 8 ans, on n’a pas autant de stations dans le pays. Et, si on n’avait pas autant aujourd’hui, vous imaginez ce que serait les queues dans nos villes et les désagréments aussi pour les populations ? », a expliqué Wilfried Léandre Houngbédji.

En plus de cette politique d’implantation de stations, il a été demandé aux importateurs pétroliers de ne plus faire leur commande en tenant compte uniquement des besoins du marché officiel (30% de consommateurs). A l’annonce de la fin de la subvention aux carburants par le président nigérian Tinubu, le gouvernement du président Talon a demandé aux acteurs pétroliers de « faire davantage d’importation, dépasser leur capacité habituelle pour que justement le produit soit disponible sur toutes les stations ». « Et si ça doit se poursuivre ainsi sur la durée, ça veut dire que nous avons commencé à préparer notre résilience depuis », a précisé le porte-parole du gouvernement.

A en croire Wilfried Houngbédji, il faudra s’attendre à ce qu’il n’y ait « plus de ‘’ Kpayo’’ chez nous (…) ou alors que cela devienne résiduel par rapport au circuit officiel ».
Marc MENSAH