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Le gouvernement a annoncé mercredi 26 janvier 2023 en Conseil des ministres, la création de la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles.
Création de la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles. Elle sera mise en place avec un partenaire privé de référence et détenue à 30 % par l’État. La société sera chargée de la cartographie et le géoréférencement des producteurs ; du conseil agricole au profit des producteurs (en termes de formation aux meilleures pratiques agricoles, mise en place d’outils digitaux de support, amélioration de la connaissance des prix par les producteurs, digitalisation des paiements, etc.) ; la facilitation de l’accès aux matériels et équipements agricoles ; la collecte et l’agrégation de productions agricoles, principalement le riz paddy. Elle mènera également toute opération de manutention, stockage, entreposage (développement d’infrastructures facilitant les achats de commodités agricoles et proches des centres de production, facilitation de l’agrégation et du traitement logistique des commodités agricoles, etc.). A cela s’ajoutent la facilitation de l’approvisionnement des unités locales de transformation agricole en matières premières et l’exportation du surplus de production non transformée localement.
Le Bénin a enregistré ces dernières années, une amélioration notable de la production concernant plusieurs filières notamment celle du riz. La production du riz est passée de 204.000 tonnes de paddy (riz non décortiqué) en 2015 à 519.667 tonnes en 2021, soit un accroissement de 155% et une hausse des rendements de l’ordre de 32% passant de 3,1 à 4,1 tonnes par hectare sur la même période. Selon le gouvernement « ces performances ont généré un regain d’intérêt des industriels, illustré notamment par la reprise des unités de transformation de Malanville et Glazoué, dotées d’une capacité installée de 430.000 tonnes de paddy par an, ainsi qu’une amélioration des capacités des unités artisanales estimée à plus de 100.000 tonnes ». L’ambition du gouvernement est d’atteindre un million de tonnes à l’horizon 2025.
Face à cette ambition, l’un des défis relevés est la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée et durable au profit des transformateurs car 65% de la production de riz paddy est exportée de façon informelle vers les pays limitrophes.
« Dans la perspective d’une transformation plus accrue du riz produit localement, il s’avère important de promouvoir des chaînes d’approvisionnement sécurisées au profit des industriels, à travers un mécanisme transparent et équitable de collecte et de distribution du riz paddy », soutient le gouvernement.
De nombreux avantages
Avec la création de la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles, il est à noter de nombreux avantages pour les producteurs, les industriels et l’État. « S’agissant des producteurs, les impacts concernent l’amélioration de la productivité, la garantie d’un prix de vente convenable et stable, l’amélioration des revenus des producteurs et une meilleure visibilité sur les conditions d’achat, l’accès aux opportunités de financement et aux services publics tels que la couverture sociale, les services de proximité, les formations, etc », indique le communiqué du Conseil des ministres.
En ce qui concerne les industriels, informe la même source, les bénéfices attendus incluent la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières de qualité, le développement des activités d’agro-transformation, générant une plus grande valeur ajoutée.
Pour l’Etat, les retombées se traduisent par « l’amélioration de la balance commerciale grâce à une meilleure valorisation des exportations et une substitution à certaines importations, la maîtrise de la traçabilité des flux, le renforcement de la sécurité alimentaire et la création d’emplois aussi bien le long des chaînes de valeurs agricoles que dans les services de logistique ».
A. Ayosso