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Le 3ème Sommet "G20 Compact with Africa" s’est ouvert ce mardi 19 novembre 2019, à Berlin en Allemagne sous la présidence de la Chancelière Allemande, Angela Merkel.
Le Ministre des Affaires Etrangères et de la coopération africaine et des Marocains Résidant à l’étranger M. Nasser Bourita dans son allocution a déclaré que l’Afrique et son développement constituent une priorité dans la politique étrangère du Royaume du Maroc.
Selon le ministre Nasser Bourita, « les besoins des africaines et des africains ont évolué, et iront crescendo durant les prochaines années et décennies ».
Pour lui, le Compact With Africa est un partenariat gagnant-gagnant « fondamentalement basé sur la co-appropriation, il s’emploie à combler le gap, sans creuser le fossé ».
Au Maroc des progrès ont été enregistrés suite à des réformes majeures visant à maîtriser les principaux risques pesant sur les finances publiques. Le rapport de la Banque mondiale, consacrant le classement Doing Business, classe le Maroc au 53ème rang mondial, à 7 rangs de mieux par rapport au classement précédent.
Le Maroc, « qui occupait la 117ème place dans les années 2000, se rapproche aujourd’hui des 50 plus grandes économies mondiales ».
« Qu’il s’agisse de son cadre macroéconomique, du climat des affaires et de son secteur financier, je crois pouvoir dire, sans aucune prise de risque, qu’il est assurément bon d’investir au Maroc, notamment dans les secteurs productifs émergents comme l’automobile, l’aéronautique, l’électronique et les énergies renouvelables qui contribuent tant au renforcement l’intégration de notre pays dans les chaines de valeur internationales qu’à la diversification de notre économie », a déclaré M. Nasser Bourita.
L’Afrique, une priorité pour Sa Majesté
« Dire que l’Afrique est une priorité pour mon pays, n’est pas un “statement”, mais une réalité. Elle est inscrite au centre de la politique étrangère du Royaume », a relevé le ministre.
Le chef de la diplomatie marocaine souligne que 2/3 des investissements directs à l’étranger (IDE) du Maroc sont destinés à l’Afrique, faisant ainsi du Royaume le 2ème investisseur africain dans le continent et le premier dans sa région de l’Afrique de l’Ouest.
Le ministre précise que « les exportations marocaines sont passées de 2 à 21 milliards de dirhams (soit 2 fois les 1 milliards d’Euros alloués au Compact) ».
Nasser Bourita explique que « la Vision Royale de la politique africaine s’appuie sur les partenariats public-privé, autant qu’elle mobilise la coopération intergouvernementale ». D’après lui, « qu’il s’agisse des institutions bancaires, des groupes immobiliers ou des opérateurs téléphoniques, l’entreprise marocaine se conçoit comme une entreprise africaine », dont la méthode est le partage d’expertise, la démarche est la transparence et la finalité le co-développement du continent.
Le Maroc s’engage pour une réussite durable du Compact, mais son ambition n’est pas le Compact, mais l’Afrique. « Le Compact est au service de l’Afrique. L’inverse n’est pas et ne devrait pas être vrai. L’Afrique n’est pas l’objet d’une ambition. Elle est l’ambition en soi, et la raison d’être de ce que nous y entreprenons », a-t-il notifié.
Selon le ministre, le Maroc voit « l’Afrique à travers la lunette de ses intérêts, et non pas la lunette d’autres intérêts, quels qu’ils soient ». Il est convaincu que « l’intérêt de l’Afrique n’est pas dans l’assistance (l’assistanat), mais dans le partenariat d’égal à égal et gagnant-gagnant ».
« L’Afrique, aujourd’hui, n’a pas besoin d’aide au développement, autant qu’elle a besoin de générer sa propre croissance et, surtout, de la traduire en développement », note Nasser Bourita qui précise que le « développement n’est autre que la croissance durable, qui endigue les inégalités structurelles, celles-là mêmes qui génèrent l’instabilité et ré-initient le cercle vicieux de la décroissance ».
C’est là d’ailleurs, relève-t-il, le sens du nouveau Modèle de Développement, appelé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « celui de la prospérité sociale ; où croissance, investissement et développement se complètent et s’améliorent mais ne se substituent pas l’un à l’autre ».
Par ailleurs, il souligne que « l’Afrique qui dispose du tiers des ressources naturelles mondiales et de la moitié des terres arables non-employées à l’échelle planétaire a résolument les ressorts de la croissance. Mais, souvent, des pays, parmi les mieux dotés par la nature, se retrouvent paradoxalement parmi les plus boudés par le développement ».
Elargir le Compact with Africa
Pour lui, il est important d’élargir le Compact with Africa par une ouverture plus large aux pays d’Afrique et abattre « les stéréotypes selon lesquels le marché africain, serait, par un facteur intrinsèque, plus risqué que les autres marchés ». Il faut aussi selon lui, renforcer le potentiel de coopération inter-continentale mais aussi intra-continentale.
« Nous sommes assurément dans une nouvelle ère de la coopération ; une aire qui reconnaît les failles de l’action verticale Nord/Sud, qui dépasse les limites de l’action ‘’gouvernement à gouvernement ‘’ et apprivoise la nécessité d’une approche innovante, pragmatique et décomplexée », a conclu le ministre des Affaires Etrangères et de la coopération africaine et des Marocains Résidant à l’étranger.
“G20 compact with Africa » a pour but de renforcer et promouvoir les investissements privés afin de favoriser une croissance durable dans les pays d’Afrique et créer des emplois en faveur de la jeunesse africaine. Les pays du G20 compact with Africa sont au nombre de 12. Il s’agit du : Bénin, Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie et le Burkina Faso et des organisations internationales, notamment la Banque africaine du développement, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM).
A.A.A