Pour marquer la Journée Internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes, célébrée le 25 Novembre, le Conseil des Jeunes de l’Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, en partenariat avec l’Ambassade, a organisé une table ronde au Centre Culturel Américain de Cotonou. D’importante personnalités ont pris part aux échanges.

 L’objectif de ces échanges était d’introduire la jeune audience à la loi n°2011-26 du 09 janvier 2012, portant prévention et répression des violences faites aux femmes. La Directrice Adjointe des Affaires Publiques de l’Ambassade des Etats-Unis, Stephanie Peterson, a rappelé l’implication du gouvernement des Etats-Unis dans la lutte contre les violences faites aux femmes au Bénin, à travers le soutien de cette loi et le renforcement des capacités du secteur judiciaire, qui a mené à la poursuite de plus de trois mille personnes, accusées de violences basées sur le genre.  « Bien que ces progrès méritent d’être salués, les violences faites aux femmes demeurent un problème au Bénin, et un engagement plus accru est nécessaire pour produire des résultats durables » a recommandé la Directrice des Affaires Publiques.

D’après Elvire Houénassou, de la section Egalité des Genres à l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International, USAID, la loi au centre des échanges s’impose au vu des nombreux cas de violences auxquelles les femmes sont sujettes au Bénin. 75% des femmes interrogées dans le cadre d’une étude ont reconnu avoir subi des sévices, explique Mme Houénassou. « Seule une loi peut décourager et sanctionner de tels agissements » a-t-elle ajouté. Elvire Houénassou a passé en revue les grandes innovations de cette loi, notamment le fait qu’elle fixe la majorité sexuelle à 16 ans, et que le principe du viol soit reconnu même entre un mari et son épouse.

Maître Marie-Elise Gbèdo, ancien Ministre de la Justice, avocate et membre de l’Association des Femmes Juristes du Bénin, s’est adressée à l’audience en mettant plutôt l’accent sur le comportement des personnes victimes de violence, et en expliquant que très souvent, ces actes ne sont pas dénoncés par peur du jugement des autres. Elle a aussi attiré l’attention sur le fait que les femmes non éduquées ou démunies ne sont pas les seules victimes de violences, mais aussi des femmes éduquées et indépendantes. La juriste a appelé les victimes à ne plus se taire et à dénoncer leurs bourreaux. « C’est bien, les innovations de la loi, mais encore faut-il les dénoncer », a suggéré Me Gbèdo, qui a aussi rappelé l’importance de lutter contre les grossesses en milieu scolaire et de renforcer la formation des magistrats et des officiers de police judiciaire, afin qu’ils sachent mieux traiter les cas de violence sur des femmes.

Le public s’est montré très participatif et n’a pas manqué de demander aux conférencières des précisions sur la manière de s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

En ce qui concerne la coopération entre le Gouvernement Béninois et la Mission Américaine en matière de lutte contre ces violences, le deuxième programme EMPOWER, qui combat les violences basées sur le genre est déjà en cours de mise en œuvre. 

Marcel Houéto