1271 visiteurs en ce moment
Ouverture au public et aux chercheurs des archives sonores inédites d’« Echos du passé »
Après des tables rondes réunissant experts scientifiques et directeurs de musée du Sénégal et d’Allemagne, l’exposition « Echos du passé – A la découverte du patrimoine immatériel » est ouverte ce jour au grand public, jusqu’au 21 juin 2024, au Musée des Civilisations Noires de Dakar.
L’exposition « Échos du passé : à la découverte du patrimoine culturel immatériel », est désormais ouverte au public, à compter de ce 21 mai, et jusqu’au 21 juin 2024, au Musée des Civilisations Noires (« MCN ») de Dakar. La journée de lancement de cet événement a vu la présence de M. Bacary Sarr, secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, et de Monsieur Sönke Siemon, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne.
Deux table-rondes ont rassemblé les directeurs de musée Pr Hamady Bocoum (MCN), Pr Lars-Christian Koch (Musée Ethnologique de Berlin/Musée d’Art asiatique), Pr Hartmut Dorgerloh (Fondation Humboldt, Berlin) ; ainsi que des experts du patrimoine culturel immatériel : Pr Ibrahima Wane (professeur de littérature africaine orale à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Fatima Fall Niang (Centre de Recherche et de Documentation de Saint-Louis du Sénégal), Dr Massamba Guèye (chercheur, fondateur de Kër Leyti la Maison de l’Oralité et du Patrimoine – également commissaire de l’exposition). Des discussions intensives avec d’autres experts sénégalais ont précédé l’exposition, marquant le début d’un processus d’échange et de dialogue continu.
« Echos du passé » est une initiative inédite. C’est la première fois que des musées allemands cherchent et mettent à jour des enregistrements de soldats africains. En effet, cette exposition sonore et visuelle met à disposition de toutes et tous des enregistrements sonores réalisés sur phonographe et attribués à des sources sénégalaises, jusque-là conservés au Musée ethnologique de Berlin, par le Phonogramm-Archiv. Certains de ces enregistrements ont été réalisés en 1910 dans le Passage-Panoptikum à Berlin (attraction ethnographique ou « zoo humain » pourrait-on dire aujourd’hui), d’autres dans le camp de prisonniers de guerre de Wünsdorf entre 1915 et 1918 en Allemagne. On peut y entendre des chants, des dialogues, en différentes langues (wolof, pulaar, soussou, fon…).
Chercheurs mais aussi grand public sont invités à découvrir ce patrimoine jusque-là inconnu, à éventuellement rassembler les pièces d’un puzzle historique et à s’interroger : qui étaient ces personnes que l’on entend, que sont-elles devenues, que racontent-elles, comment les inscrire dans la petite et la grande Histoire ? Quel rapport entretenir avec ces enregistrements ? Quelle place occupent-ils dans le débat sur la place de l’immatériel dans le retour des biens culturels ?
L’exposition est le fruit d’une démarche non conflictuelle mais collaborative entre l’Allemagne et le Sénégal, dans le cadre du projet « Le Musée collaboratif » (2023-2025). Elle a réuni le Musée des Civilisations Noires, le Musée Ethnologique de Berlin/Musée d’Art Asiatique, les Musées d’Etat de Berlin, la Fondation du Patrimoine Culturel Prussien et le Goethe-Institut Sénégal. « Elle s’inscrit dans un contexte où le débat sur la collaboration internationale entre musées se concentre principalement sur le patrimoine matériel et met ainsi en lumière les questions cruciales liées au patrimoine culturel immatériel », a expliqué le Pr Hamady Bocoum.
« Echos du passé » offre aussi un voyage sonore et visuel dans le temps, mais permet aussi de remettre en question certaines certitudes sur les musiques traditionnelles et sur les techniques de conservation.
A propos du Goethe-Institut
_ :
En tant qu’institut culturel de la République fédérale d’Allemagne actif au niveau mondial, le Goethe-Institut s’engage en faveur de l’entente entre l’Allemagne, l’Europe et le monde. Outre l’enseignement de la langue allemande, l’institut est principalement actif dans les domaines de la décolonisation, du développement régional, ainsi que des industries culturelles et créatives. Dans son axe de travail « Les mondes postcoloniaux », le Goethe-Institut, présent au Sénégal depuis 1978, organise un grand nombre de projets discursifs et de conférences pour l’échange de connaissances. Avec ses partenaires des industries culturelles et créatives, il a également créé ces dernières années un centre scolaire professionnel pour techniciens de la gestion culturelle et de l’événementiel et a promu des jeunes des régions rurales par le biais de formations continues et de concours de talents.