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Suite au constat de l’instauration de journées continues dans certaines écoles privées, le ministre Salimane Karimou a interdit ce système qui ne respecte pas la réglementation en vigueur en République du Bénin.
Quelques semaines après cette interdiction, voici les réactions de certains acteurs du système éducatif.
Des promoteurs d’écoles maternelles et primaires privées situées dans certains départements du Bénin ont décidé de fonctionner en journées continues. Or au Bénin, cette pratique n’est pas encore permise, elle est contraire aux dispositions de l’article 11 du décret n°2007-279 du 16 juin fixant les conditions générales de création ou d’ouverture, d’extension, de scission, de gémination, de transfert, de fermeture, de changement de dénomination et de fonctionnement des établissements maternel, primaire et secondaire général.
Pour Ludovic Gnahoui, enseignant dans une école primaire privée à Abomey Calavi, le système de journées continues s’observe chaque année surtout au début de rentrée scolaire. « Je ne sais pas si, c’est parce que le programme scolaire dans les écoles privées n’est pas bien défini avant la rentrée des classes ». En 2018, poursuit-il, « on a assisté à la même situation et tout de suite, les autorités compétentes ont rappelé les promoteurs de ces écoles à l’ordre.
D’après son collègue qui a requis l’anonymat, l’une des écoles privées dans laquelle il intervient a cessé cette pratique depuis que le ministre a rappelé les promoteurs à l’ordre. « Vous savez qu’au Bénin les journées continues ne sont pas reconnues et vous décidez quand même d’opter pour cela. Je ne dis pas que ce système n’est pas bien mais il est contraire aux textes. Il faut qu’on respecte les textes c’est tout », a-t-il confié.
Les journées continues qui s’observent dans certaines écoles privées sont un avantage pour les apprenants. Selon certains élèves, le système de journée continue est la raison pour laquelle leurs parents ont choisi les écoles privées. « Ce n’est pas toutes les écoles privées qui font les journées continues mais mon école fonctionne ainsi. C’est l’une des raisons pour laquelle, mon père a décidé de m’inscrire dans cette école », a confié Alexandre Nascimento, élève en classe de CM2 dans une école privée de Cotonou. Ce système lui permet de rentrer plus tôt des cours, de se reposer, d’accomplir ses tâches ménagères et de faire ses devoirs.
« Si on me demande de choisir, c’est les journées continues. Bizarrement, c’est cette année que moi j’ai appris que c’est interdit. Mon école où j’ai fait mon primaire, on rentrait à 14 heures. Actuellement, je suis au collègue en 6eme toujours dans une école privée et je rentre à 15 heures », a déclaré Mélanie Agasounou.
Des parents d’élèves trouvent des avantages dans cette pratique instaurée dans certaines écoles privées mais reconnaissent que malheureusement elle n’est pas reconnue au Bénin. « Nos enfants vont à l’école de 8 heures à 17 heures en général avec une pause à midi pour y retourner à 15 heures. Des écoles privées font de 8 heures à 14 heures ou 15 heures. Moi, parent d’élèves, je ne peux préférer que ces écoles privées. Non seulement je me tracasse moins pour aller déposer et chercher mes enfants, mais cela permet aussi à l’enfant de bien assimiler les cours et les réviser », a expliqué Simplice Lalèyè, parent d’élève.
Pour Marina Loko, fonctionnaire, le système de journées continues est avantageux, mais même si cela intègre les textes en République du Bénin, ce serait très difficile pour elle. « Imaginez, mon enfant sort à 14 heures ou 15 heures alors que moi je termine mon travail vers 18 heures : un véritable casse-tête. Si le gouvernement adopte cette pratique, il va falloir toucher aussi à nos horaires », pense-t-elle.
Adapter les horaires aux réalités d’aujourd’hui
Selon le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), « dans une République, il y a des règles ».
« Nous connaissons les horaires officiels, l’heure dans notre pays notamment pour les écoles. Ce que les écoles privées font, on appelle ça simplement de l’anarchie », souligne Anselme Amoussou.
A en croire, le SG de la CSA-Bénin, le système de journées continues n’est pas adapté aux horaires de travail des parents, si bien que les enfants sortent à 15 heures ou à 14 heures et ils sont livrés à eux-mêmes parce que leurs parents se trouvent au boulot jusqu’à 18 h 30.
« Je suis de ceux qui pensent que nous devons absolument revoir les horaires de travail et les adaptés aux réalités d’aujourd’hui », a affirmé Anselme Amoussou.
Pour lui, il faut que le gouvernement s’active à relire les horaires, ce qui va permettre d’avoir une journée continue. « Les horaires continuent doivent s’inscrire dans une démarche globale au niveau de tout l’Etat pour que, aussi bien dans le public que dans le privé, nous puissions avoir les mêmes horaires », a-t-il ajouté.
« Si ça devient officiel, tout le monde peut l’appliquer parce qu’aujourd’hui, nous avons besoin de ça », a conclu le secrétaire général de la CSA-Bénin.
Akpédjé Ablawa AYOSSO
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