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La structuration de la filière coton telle qu’elle était en République du Bénin depuis au moins cinq ans n’existe plus . C’est ce qu’on peut retenir des différentes décisions prises par le gouvernement dans le cadre de la crise que traverse la filière coton.
Entre autres mesures, on peut citer :
1- l’abrogation du décret n°99-537 du 17 novembre 1999 portant transfert au secteur privé de la responsabilité de l’organisation des consultations pour l’approvisionnement en intrants agricoles ainsi que des décrets subséquents à savoir :
– le décret 2006-234 du 18 mai 2006 portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’interprofession de la filière coton ;
– le décret 2009-091 du 23 mars 2009 portant approbation de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Association Interprofessionnelle du Coton ;
– le décret 2010-215 du 04 juin 2010 modifiant et complétant le décret portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’Association Interprofessionnelle de la filière coton.
2- la suspension de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’AIC ;
3- la mise en place de l’Autorité nationale de suivi et de contrôle de la filière coton avec des démembrements dans les Départements et dans les Communes. Le bras opérationnel de cette Autorité est constitué de la SONAPRA rénovée dans son cadre institutionnel, des CeRPA et des CeCPA.
4- la mise en place d’un comité interministériel présidé par le Ministre d’Etat des Affaires Présidentielles et comprenant le Ministre du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective, le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et le Ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises.
Faisant suite à ces différentes mesures, les ministres parcourent depuis peu de temps, les communes afin d’encourager les paysans à cultiver du coton. Des marches de soutien sont suscitées et organisées en guise de remerciements au Chef de l’Etat etc...
Au delà de toutes ces agitations, l’on doit se poser la question de savoir : Qui va égrener le coton de cette année ?
Apparemment, c’est la Sodeco de monsieur Talon. Sur les douze (12) usines d’égrenage installées au Bénin, onze appartiennent à la Sodeco. Or compte tenu des mesures prises par le gouvernement à savoir :l’abrogation du décret 2006-234 du 18 mai 2006 portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’interprofession de la filière coton ; l’abrogation du décret 2009-091 du 23 mars 2009 portant approbation de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Association Interprofessionnelle du Coton ; la suspension de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’AIC, aucun cadre légal n’associe la Sodeco à la campagne cotonnière actuelle. Par conséquent la Sodeco peut s’opposer à l’égrenage du coton dans ses usines. I
Que faire ?
La voie la plus salutaire qui s’offre au gouvernement est la négociation. Mais connaissant la méthode gouvernementale en la matière, l’on est tenté d’affirmer que nos gouvernants prendront l’option suicidaire. Celle de nationaliser des usines de la Sodeco. Il s’en suivra une bataille juridique devant le Tribunal international du commerce.
L’Etat béninois sera évidemment condamné, et les ressources générées par la vente du coton seraient saisies puis reversées à la Sodeco en guise de dédommagement.
C’est dire que le gouvernement béninois n’est pas au bout de ses peines.
A suivre
Judicael ZOHOUN
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