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Ralentissement de la croissance en Afrique subsaharienne en 2022. Elle s’est établie à 3,4 % en raison de multiples chocs. Selon les perspectives de la Banque mondiale, la croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.
La croissance en Afrique subsaharienne s’est nettement ralentie en 2022, pour s’établir à 3,4 %. Les fortes augmentations du coût de la vie conjuguées à la faiblesse de la demande extérieure et au resserrement des conditions financières mondiales ont freiné la reprise post-Covid dans de nombreux pays. Les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires. L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays, ce qui a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé encore l’insécurité alimentaire.
Le ralentissement important de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques ont pesé sur l’activité économique de l’Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays exportateurs de métaux. Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit.
La croissance des trois plus grandes économies d’Afrique subsaharienne — l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria — s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022. L’Afrique du Sud, deuxième économie de la région, n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation. L’incertitude politique, le fléchissement de la demande extérieure et les perturbations dues aux inondations et aux grèves ont aussi nui à la croissance. En Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production pétrolière ont permis un rebond de 3,1 %. Dans le même temps, la croissance au Nigéria, premier producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, a continué de s’affaiblir en raison de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. L’inflation dans ce pays a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans, ce qui a entraîné un nouveau resserrement des politiques économiques. Et pour les populations vulnérables, l’accessibilité des denrées alimentaires s’est encore détériorée du fait des perturbations dans le secteur agricole et des déplacements de population massifs provoqués par de récentes inondations dévastatrices.
Perspectives
La croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024. Par rapport aux prévisions de juin, la croissance a été revue à la baisse pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux. En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits.
Ce ralentissement de la croissance constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023- 2024, un taux beaucoup trop faible par rapport aux progrès nécessaires pour réduire durablement la pauvreté et compenser les pertes de revenus consécutives à la pandémie. Cette année, le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.
Risques
De nombreux risques de détérioration pèsent sur les perspectives régionales. Un ralentissement plus marqué qu’attendu de l’économie mondiale pourrait entraîner une chute brutale des cours des matières.
Source : Banque mondiale
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