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Le gouvernement béninois doit mobiliser plus de 2 000 milliards de francs CFA pour la mise en oeuvre du plan stratégique de relance du secteur agricole, visant à réduire de 33% à 15% la proportion de la population béninoise souffrant de la faim et de malnutrition à l’horizon 2015 en conformité avec l’objectif de réduction de pauvreté des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), a annoncé samedi à Cotonou, le président de la Plate-forme nationale des organisations paysannes et producteurs agricoles du Bénin (Pnoppa- Bénin), M. Léopold Lokossou, lors d’un entretien accordé à l’Agence Xinhua.
"L’objectif global de ce plan, adopté par l’exécutif béninois, en octobre dernier, pour le prochain quinquennat, est d’améliorer les performances de l’agriculture béninoise, pour la rendre capable d’assurer de façon durable la souveraineté alimentaire et nutritionnelle et de contribuer au développement économique et social du Bénin, à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à la réduction de la pauvreté", a expliqué, M. Léopold Lokossou.
Pour ce président de la Plate-forme nationale de l’organisation paysanne et producteurs agricoles du Bénin (Pnoppa-Bénin), en dehors de cet objectif global, ce même plan, permettra d’assurer la compétitivité et l’accès des productions et produits aux marchés grâce à la promotion des filières agricoles.
"Il s’agira en termes de résultat d’augmenter de 50% d’ici à 2015 le volume des exportations de produits agricoles", a-t-il indiqué.
Les stratégies sur lesquelles se fonde ce plan, sont au nombre de neuf, notamment le renforcement de la disponibilité et de l’accessibilité aux semences de qualité, le renforcement de l’accessibilité aux intrants, la mécanisation des activités agricoles adaptée et accessible, l’amélioration de l’accès aux connaissances professionnelles et aux innovations technologiques, le développement et opérationnalisation des aménagements agricoles, la sécurisation et gestion de l’accès au foncier et enfin la facilitation de l’accès aux marchés.
Le récent rapport diagnostic du secteur agricole au Bénin montre que ledit secteur est dominé par de petites exploitations agricoles.
"En 1992, 408.020 exploitations agricoles ont été recensées dont 370.338 sont dirigées par un homme et 37.682 par une femme>
Le nombre d’exploitations existant aujourd’hui est estimé à environ 550.000, réparties sur huit zones agro-écologiques. Elles sont constituées en majorité de petites et moyennes exploitations de type familial et orientées vers la polyculture associée souvent au petit élevage (volailles, petits ruminants ou porcins)", indique le rapport.
Selon cette même source, "la superficie moyenne des petites exploitations agricoles est estimée à 1,7 ha sur laquelle vivent en moyenne sept personnes. Environ 34% des exploitations couvrent moins d’un hectare. Seulement 5% des exploitations dans le Sud et 20% dans le Nord du Bénin couvrent plus de cinq ha. Sur les 11 millions d’ha de surface brute disponible, un peu moins de 60% sont aptes à l’agriculture ".
Malgré la prédominance de l’agriculture de type familial, explique le rapport, des entreprises agricoles modernes sont de plus en plus présentes dans le secteur.
"En effet, des initiatives d’implantation de fermes modernes par des promoteurs privés sont recensées avec des investissements en capitaux dans le foncier, les plantations pérennes (palmier à huile, anacardier, agrumes et manguiers) et principalement l’élevage intensif de volaille. La structure de ces investissements implique l’implantation de ces fermes en zones périurbaine et rurale", révèle la source, qui déplore l’existence des facteurs qui inhibent ces initiatives.
"Mais ces initiatives sont encore peu nombreuses pour de multiples raisons : dégradation des terres, faible niveau d’aménagement des exploitations qui ne respectent pas souvent les normes environnementales de conservation, non maîtrise de l’eau, faible capacité d’adaptation à la variabilité climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes, étroitesse du marché local, absence d’une politique de financement adapté aux caractéristiques de l’activité agricole, indisponibilité et inaccessibilité des semences de bonne qualité et adaptées aux nouvelles réalités climatiques", souligne le rapport.
Selon cette source, d’autres facteurs limitent l’essor du secteur agricole en général et du domaine de l’irrigation en particulier.
"Il s’agit essentiellement d’une politique agricole peu adaptée et d’un mauvais choix stratégique, du non maîtrise des itinéraires techniques, des mauvaises pratiques culturales, et de l’appauvrissement des sols, surtout ceux des bas-fonds aménagés", explique le document.
source : Radio Chine Internationale - Agence Xinhua
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