En 2016, cela fera 26 ans de pratique de la démocratie, soit un peu plus d’un quart de siècle au cours duquel aucun homme ou aucune femme politique n’a réussi à accéder à la magistrature suprême. Un affront à la classe politique ; une incongruité, un paradoxe, ... Chacun appellera cela comme il le souhaite !

Personne ne comprendra qu’en 2016, une fois encore, la classe politique s’embourbe comme à son habitude dans une cacophonie d’ambitions personnelles pour se faire coiffer au poteau à la dernière minute par un ‘‘oiseau rare’’. Et quand on parle de classe politique, on pense instinctivement à l’Union fait la nation, présentée à tort ou à raison comme une union des présidents. Quoi que l’on en dise, l’Un sera le principal arbitre des prochaines élections présidentielles, c’est un fait. Si elle veut se donner de réelles chances de prendre le pouvoir et de le gérer, elle doit négocier avec succès le passage obligé, celui qui consistera à se choisir un candidat sans voler en éclat.

Quand on regarde l’ossature de l’Un, il se démarque quelques têtes qui nourrissent des ambitions pas toujours légitimes. Celle d’un Emmanuel Golou par exemple qui, bien qu’étant filleul du chef d’orchestre, ne représente pratiquement rien de concret dans l’imagerie du peuple. Celle d’un Lazare Sehouéto, qui peut nourrir des prétentions, mais qui a aussi le devoir vis-à-vis de l’histoire, de rester assez lucide pour réaliser que son passage au ministère de l’agriculture a fait couler assez d’encre et de salive. Que la légende soit fondée au nom, l’UN aura d’énorme difficultés à « vendre » le produit Sèhouéto, si d’aventure il devait être la mascotte du regroupement pour 2016. Et que dire des autres, si ce n’est qu’ils ont tous le droit de rêver ! Mais réveillons-nous et regardons la vérité en face.

Au sein de l’UN, un homme a réussi à se singulariser : Eric Houndété ! D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il est aujourd’hui président du groupe parlementaire de l’Union fait la nation à l’hémicycle. Le « député poseur de questions au gouvernement » a réussi le petit exploit d’établir une nette relation entre lui et le peuple à travers un activisme parlementaire que l’émérite Jérôme Carlos souligne et applaudit dans une de ses célèbres chronique : « Le style Houndété ». Ses atouts sont nombreux : sa constance en politique (il fait d’ailleurs partie des rares qui, dès 2006, n’avait pas appelé à voter pour Boni Yayi au second tour) ; il y a aussi sa fidélité, sa vivacité, sa trajectoire rectiligne. Comme candidat, il sera un homme à abattre, mais là aussi, les adversaires devront mettre leur imagination à contribution, puisque les casseroles, il faut visiblement en inventer pour les coller à ce météorite politique. On lui trouvera forcément des défauts ; par exemple, les adversaires auront beau jeu de mettre en avant son manque d’expérience.

Eric Houndété pourra facilement trouver des éléments de réplique du moment où il se présenterait comme le candidat de l’UN. C’est le lieu de s’empresser de faire remarquer que la candidature d’Eric Houndété n’aura de sens que du moment où elle est portée par l’UN. Un autre grain à moudre, cette fois par l’adversité interne. Il aura des ‘‘compte à rendre’’ à une rivalité qui ne voit pas d’un bon œil son jaillissement sur la scène politique nationale. Ceci dit, s’il ne réussit pas à se faire désigner candidat du regroupement, autant mieux mettre la croix sur ses ambitions présidentielles. Parce que, comme le faisait remarquer un internaute sur un réseau social, longue citation : « Je voudrais saisir l’occasion pour dire quelques mots à l’honorable Eric HOUNDETE. Honorable, vous avez le profil de l’emploi, vous avez le droit d’y croire, mais retenez ceci : votre atout serait d’être le candidat du parti, investi par le parti, pour porter les idées et idéaux du parti.

Nous vous déconseillons vivement une démarche solitaire parce qu’elle ruinerait la belle carrière qui est la vôtre à ce jour, parce qu’elle serait tout simplement suicidaire. Si l’UN comprend que vous êtes sa chance et qu’elle décide de vous donner votre chance, saisissez-là. Dans le cas contraire, restez vous-même, restez dans les rangs et continuez votre marche dans la discipline de groupe qui vous caractérise. » Un avis que nous partageons sans réserve. Si l’Union fait la Nation a le courage d’opérer un choix responsable, le choix d’un candidat constant, sans casseroles, facile à « vendre » à l’opinion publique, alors, même en cas de cataclysme politique et au regard du contexte actuel, le prochain président de la république sera un homme politique, un vrai, porté par un vrai parti politique qu’anime des hommes politiques de grande expérience de la gestion de la cité. En clair, l’UN part grand-favori pour 2016, mais à la seule condition pour elle de savoir se choisir son cheval de bataille…

Finalement, on cherche parfois trop loin ce qui est juste là sous notre nez. Parce que, quand on a fini de présenter les choses de cette façon, une conclusion mérite d’être faite ; la voici : comme homme politique de race pure, mieux qu’Eric Houndété, il n’y en a pas ! Si quelqu’un pense avoir la preuve du contraire, le débat est lancé…